«Toute personne a le droit de quitter tout pays y compris le sien et de revenir dans son pays». Un principe fondamental de la Déclaration universelle des droits de l’Homme qui ne s’appliquerait qu’aux ressortissants des pays occidentaux.
C’est en tout cas le sentiment qui anime les membres d’une trentaine d’organisations de la société civile au Sénégal qui dénoncent «des difficultés énormes pour l’obtention des visas» pour voyager en Europe ou en Amérique du nord.
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S’appuyant sur «divers témoignages relayés dans les médias traditionnels et sociaux», la société civile sénégalaise a ainsi lancé, le 24 novembre, une pétition dans ce sens qui au moment où nous rédigeons ces lignes a déjà récolté plus de 800 signatures sur un objectif de 1.000.
Par difficulté d’obtention de visa, il faut entendre «les refus non suivis de remboursement des frais» de la demande, les obstacles pour «l’obtention d’un rendez-vous» ou l’indisponibilité «de créneaux en ligne».
Ce n’est pas tout puisqu’un «véritable trafic» s’est installé avec des intermédiaires qui «gèrent les rendez-vous de visas et les revendent à prix d’or, jusqu’à 400.000 FCFA», dénoncent les auteurs de la pétition.
Un «commerce» très lucratif qui fait que «la demande de visas devient un investissement si onéreux pour le Sénégalais moyen», s’insurgent le Réseau migration développement (REMIDEV), l’union pour la solidarité et l’entraide (U.S.E), le Forum social sénégalais (F.S.S), la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (C.N.T.S), l’Académie banlieue culture (ABC), entre autres organisations signataires de la pétition en ligne.
Outre la «sous-traitance» des demandes, s’ajoutent les conditions d’accueil «humiliantes et inhumaines» dans les centres ou consulats.
Toutes ces situations «déplorables» constituent entre autres, une des raisons qui poussent les jeunes à emprunter d’autres voies de migration au péril de leur vie, regrette la société civile sénégalaise pour qui «il urge de promouvoir des mécanismes de promotion de la migration régulière comme alternative à la situation actuelle à laquelle nos sociétés sont confrontées.»
Pour l‘assouplissement des procédures administratives
Celle-ci recommande de meilleures conditions d’accueil et de traitement pour les demandeurs de visa, l’assouplissement des procédures administratives, le remboursement des frais de visas en cas de refus, le paiement des frais uniquement pour les bénéficiaires ou encore la suspension de l’externalisation des démarches.
Il faut noter que les Sénégalais sont parmi les plus grands demandeurs de visa en Afrique de l’Ouest. Selon l’ambassade de France à Dakar, le Sénégal est le premier pays, si on le rapporte à sa population, à qui l’Hexagone délivre le plus grand nombre de visas.
Le consulat général de France dans la capitale du pays de la teranga indique avoir traité plus de 43.000 dossiers en 2022 et environ 47.000 le seront d’ici fin 2023, dont les deux tiers de visas courts séjours Schengen et un tiers de visas longs séjours.