Le programme social, conçu pour soutenir les populations les plus vulnérables, a été mis en pause par le ministère de la Famille et des Solidarités, qui justifie cette interruption par la nécessité d’une évaluation et d’une mise à jour du dispositif.
Sur le terrain, la détresse des bénéficiaires des bourses familiales est grande. Ces derniers recevaient jusqu’à 35.000 FCFA par trimestre via un mécanisme reposant sur le Registre National Unique, un soutien crucial pour de nombreuses familles déjà fragilisées.
Anta Niane, mère de famille, rencontrée lors d’une distribution de kits alimentaires, confie, «mon mari est décédé. Depuis l’alternance, les Bourses familiales ont été suspendues, et chaque jour qui passe sans cette aide rend notre vie encore plus dure. On nous a demandé de patienter, mais l’attente pèse lourd sur nos épaules. Si les Bourses familiales pouvaient revenir rapidement, ce serait un immense soulagement, presque comme une bouffée d’air frais dans notre quotidien étouffant».
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Les témoignages s’accumulent, illustrant l’urgence sociale qui s’installe. Les populations, dans l’attente de la reprise des versements promis après l’audit en cours, interpellent les autorités pour une réponse rapide et concrète.
Fatma Demba Diallo, mère de famille, témoignage: «Je suis obligée de réduire les repas, parfois on saute même le petit-déjeuner. Les enfants ne comprennent pas pourquoi. On espère simplement que l’État va débloquer cette aide rapidement. On nous avait dit que c’était pour venir en aide aux plus démunis. Mais aujourd’hui, on a le sentiment d’être abandonnés».
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Lancé sous le mandat du président Macky Sall, ce programme avait pour objectif de combattre l’exclusion sociale par des transferts monétaires directs aux ménages les plus démunis et vulnérables, avec pour ambition d’atteindre une couverture d’un million de foyers.
Si l’actuel secrétaire général du ministère de la Famille et des Solidarités précise qu’il ne s’agit pas d’une suspension formelle, mais d’un processus de révision et de mise à jour du registre des bénéficiaires, la réalité pour les familles reste la même: plus d’un an sans aucun versement. Pour elles, cette interruption prolongée rime avec une souffrance quotidienne.