Transport urbain au Niger: adaidaita, ces trois roues qui tournent à merveille

Les adaidaitas, ces tricycles qui dominent le transport urbain à Maradi.

Le 11/06/2023 à 08h19

VidéoContrairement aux autres villes du Niger, la capitale économique Maradi dispose d’un moyen de transport unique en son genre. Il s’agit des tricycles communément appelés adaidaita, appréciés pour leur mobilité et leurs tarifs abordables.

Avec ses quatre millions habitants, Maradi, la capitale économique du Niger, est l’une des plus grandes agglomérations urbaines du pays. Contrairement à la capitale politique Niamey, ici ce sont ces engins à trois roues, les adaidaita qui font office de taxi depuis un certain nombre d’années.

«Ces tricycles se sont imposés ici à Maradi il y a moins de dix ans et assurent essentiellement le transport des personnes à moindre coût», explique El haj Laouali, membre du Syndicat des conducteurs de Adaidaita, à Maradi.

Estimés à environ 7.000, les adaidaita répondent d’une manière efficace aux préoccupations des populations en facilitant leurs déplacements à travers les différents recoins de la ville. «Hommes, femmes, jeunes et adultes, tout le monde se déplace grâce à ces tricycles, quelle que soit la distance. Ces trois roues ont fluidifié le transport des passagers à Maradi», témoigne El haj Laouali, membre du Syndicat des conducteurs de Adaidaita, à Maradi.

Autre avantage et pas des moindres, ce moyen de locomotion contribue à la réduction du chômage au niveau de la ville surtout chez les jeunes qui constituent l’écrasante majorité des conducteurs. «J’ai commencé à travailler grâce à l’avènement de ce système de transport, et Dieu merci, maintenant ça va, j’ai fondé une famille et je parviens à satisfaire mes besoins grâce à ce métier», explique Chamsidin Kadiri, conducteur de Adaidaita.

«Je suis dans cette activité depuis plus de quatre ans aujourd’hui, et c’est grâce à cela que je parviens à subvenir à mes besoins malgré le fait que la moto ne m’appartienne pas. Je verse chaque jour 4.000 fcfa au propriétaire, c’est comme ça que ça marche», explique Abdoulrazak Rabiou, conducteur de Adaidaita à Maradi.

«J’exerce ce métier il y’a 4 ans de cela, comme toutes les autres activités de la vie courante, il y a des hauts et des bas. Cependant, je m’en sors vraiment car je parviens toujours à obtenir un surplus après les frais journaliers que je verse au propriétaire de la moto», ajoute Imrane Laouali, également conducteur de Adaidaita.

Maradi à la particularité d’être une ville non seulement proche du Nigeria voisin, mais surtout la ville du Niger avec une densité importante de l’activité économique. Dans ce climat des affaires se déplacer rapidement devient une nécessité et c’est en cela que ce moyen de transport constitue une aubaine pour les populations. «Avant je faisais mes déplacements à pied car le transport coûtait plus cher avec les voitures. Aujourd’hui c’est tout à fait le contraire ‚les Adaidaita coûtent moins cher donc n’importe qui peut se déplacer avec», explique Barira Salifou.

«Ces motos sont très importantes pour les déplacements en ville, elles sont plus rapides et moins coûteuses, elles sont aussi très pratiques», notifie Ibrahim Issaka.

«Je l’emprunte toujours quand je dois aller à l’école à seulement 150 fcfa la course, c’est vraiment moins coûteux», explique Halimatou Sani. De par leur gabarit, les Adaidaita favorisent une certaine fluidité au niveau de la circulation routière à Maradi. Cependant, malgré tous les avantages qu’elles regorgent, ces tricycles sont pratiquement interdits d’exercer à Niamey, la capitale.

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 11/06/2023 à 08h19