Sur le tarmac de l’aéroport de la capitale zambienne, un corbillard blanc aux vitres ornées de petits rideaux laissait apparaître un cercueil aux planches grossièrement clouées et frappé d’un code dessiné au marqueur noir et des lettres en alphabet cyrillique.
Lemekhani Nyirenda, 23 ans, qui purgeait une peine de prison près de Moscou, a été tué en septembre en Ukraine. L’étudiant à l’Institut d’ingénierie physique de Moscou avait été condamné à neuf ans de prison en avril 2020 pour une affaire de drogue.
Le gouvernement zambien avait demandé le mois dernier des explications urgentes à la Russie sur les circonstances de sa mort.
Lire aussi : Ukraine: le groupe Wagner reconnaît la mort au front d’un Zambien recruté en prison
Deux semaines plus tard, le groupe Wagner reconnaissait avoir recruté le jeune homme en prison, affirmant qu’il avait volontairement rejoint le groupe avant de mourir «en héros» en Ukraine.
La loi russe permet en effet de gracier un prisonnier dans le cadre «d’opérations militaires spéciales», a expliqué au début du mois le ministre zambien des Affaires étrangères, Stanley Kakubo, regrettant la mort de Lemekhani Nyirenda dans ces conditions.
Se tenant les mains, les épaules, souvent en larmes, ses proches dont ses parents et son frère ont accueilli sa dépouille dimanche. Une chorale les accompagnait. Ensemble, ils ont entonné des chants religieux.
La famille a refusé de s’exprimer devant la presse. Un porte-parole de la famille a indiqué que le corps doit être transporté dans une morgue pour un examen médico-légal et que la date de l’enterrement sera annoncée plus tard.