Dans les quartiers populaires de Conakry comme à l’intérieur du pays, le football reste plus qu’un simple sport, c’est une échappatoire, un rêve de gloire et de fortune.
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Pour de nombreux jeunes, comme Ousmane Camara ou Junior Soromou, devenir footballeur professionnel est un objectif de vie, un combat quotidien contre la pauvreté. «C’est son rêve, mon frère Ousmane Camara, devenir footballeur professionnel», confie Mohammed Camara, son aîné.
Orphelin de père, Ousmane vit avec sa mère qui vend du charbon pour nourrir la famille. «Quand je vois ça, ça me pousse à me battre encore plus pour réaliser mon rêve», dit-il, les yeux pleins de détermination.
Des familles comme celle d’Ousmane sont à l’image de beaucoup d’autres dans un pays où la pauvreté touche «52% de la population vivent en dessous du seuil international de pauvreté fixé à 3,65 dollars par jour en 2017. Entre 2019 et 2024, le taux de pauvreté a augmenté de 7 points de pourcentage, plongeant 1,8 million de personnes supplémentaires dans la pauvreté», écrit la Banque mondiale dans son rapport de suivi de la situation économique en Guinée 2025.
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Alors, les salaires des stars mondiales du ballon à plusieurs chiffres font rêver la jeunesse du pays d’une vie meilleure, du moins moins précaire.
Pour Junior Soromou, l’objectif est clair: «Faire sortir ma famille de la pauvreté. Ne plus voir mes parents souffrir comme aujourd’hui». Comme lui, de nombreux jeunes guinéens vivent dans des conditions précaires, mais trouvent dans le ballon rond une source d’espoir.
Le coach Fodé Cissé accompagne ces jeunes avec les moyens du bord. «On n’a pas beaucoup de relations, mais on joue des compétitions pour qu’ils se fassent remarquer. Même si c’est difficile, on arrive à les faire progresser», explique-t-il avec passion.
La Guinée regorge de talents bruts. Mais le manque d’infrastructures, de soutien institutionnel, et de circuits professionnels fiables freine leur envol.
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Certains clubs locaux font de leur mieux pour encadrer ces jeunes, comme le souligne Mohammed Camara: «Même sans grands moyens, si le joueur a du talent, ça peut l’emmener loin». Face à toutes ces difficultés, la motivation reste intacte. Comme le résume Junior Soromou: «Le football, ici, c’est compliqué. Mais avec du courage, on s’en sort».