Le drame s’est déroulé dimanche après-midi. Vers 14H00 locale (11H00 GMT), le compagnon kényan de l’athlète âgée de 33 ans, Dickson Ndiema Marangach, s’est introduit dans sa maison à Endebess, localité du comté de Trans-Nzoia (ouest), alors qu’elle se trouvait à l’église avec ses enfants, détaille un rapport de police consulté par l’AFP.
A leur retour, il a «déversé de l’essence sur Rebecca avant de mettre le feu», détaille le rapport, ajoutant que l’homme a également été brûlé par les flammes.
Aucune information n’est donnée sur l’état des enfants. Le motif de l’attaque n’était pas connu.
«Cheptegei est en soins intensifs dans un état critique après avoir été brûlée à plus de 80%», a déclaré mardi après-midi à la presse Owen Menach, directeur par intérim du Moi Teaching and Referral Hospital (MTRH) d’Eldoret, grande ville de la vallée du Rift, où elle est soignée.
«Les brûlures étaient vraiment très graves, certaines d’entre elles sont très profondes, en particulier au niveau des muscles du dos», a-t-il précisé, en assurant: «Nous faisons tout ce que nous pouvons pour lui sauver la vie».
Son compagnon, hospitalisé dans le même établissement, est, lui, brûlé à 30%, a-t-il également indiqué.
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Le père et la soeur de l’athlète, qui avait terminé 44e du marathon des Jeux Olympiques, sont présents sur place à Eldoret.
«Totalement inacceptable»
Rebecca Cheptegei s’était installée à Endebess, localité à 25 kilomètres de la frontière ougandaise où elle s’entraînait, après y avoir acheté un terrain et fait construire une maison, selon des médias kényans.
Elle et Dickson Ndiema Marangach formaient «un couple qui avait constamment des disputes familiales», indique le rapport de police, selon lequel «un jerrican de 5 litres, un sac et un bonnet noir qui appartiendraient à Dickson et un téléphone portable brûlé qui appartiendrait à Rebecca ont été retrouvés» sur les lieux du drame.
Le président du Comité olympique ougandais, Donald Rukare, a appelé à prier pour le «rétablissement complet» de la marathonienne.
«Disons tous NON à la violence, en particulier contre les femmes. C’est totalement inacceptable et nous condamnons cette attaque totalement injustifiée. Ensemble, levons-nous contre la violence», a-t-il écrit dans un message sur X.
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Ces dernières années, plusieurs drames ont endeuillé le monde de l’athlétisme au Kenya.
En avril 2022, le corps d’une athlète bahreïnie d’origine kényane, Damaris Mutua, avait été retrouvé à Iten, célèbre lieu d’entraînement pour la course de fond sur les plateaux de la vallée du Rift. Son compagnon est soupçonné de l’avoir tuée.
En octobre 2021, la prometteuse athlète de 25 ans Agnes Tirop, double médaillée de bronze mondiale du 10.000 m (2017, 2019) et 4e des JO de Tokyo sur 5.000 m, avait été retrouvée poignardée à mort à son domicile d’Iten.
Son mari Emmanuel Ibrahim Rotich est poursuivi pour meurtre. Il nie les accusations. Son procès est en cours.
Selon une étude de l’agence kényane de la statistique (KNBS) publiée en janvier 2023, 34% des femmes vivant au Kenya ont subi des violences physiques depuis leurs 15 ans.
Les femmes mariées «sont beaucoup plus susceptibles d’avoir subi des violences», estimait cette étude, soulignant que 41% des femmes mariées ont signalé de tels faits contre 20% des femmes célibataires.