Mondiaux de cyclisme sur route. Après 125 ans de compétitions, Kigali fait honneur à l’Afrique

Le 25/09/2025 à 12h55

VidéoPour la première fois en plus d’un siècle, les Mondiaux de de cyclisme sur route se tiennent en Afrique, à Kigali du 21 au 28 septembre. Plus de 110 nations sont sur la ligne de départ. Entre terrains exigeants, innovations sportives et impact touristique, ces Mondiaux incarnent l’ambition d’une Afrique qui regarde vers l’avenir.

Depuis le 21 septembre, Kigali vibre au rythme du cyclisme mondial. Ses routes sinueuses, ses cols escarpés et ses raidards redoutables offrent un décor spectaculaire aux 919 cyclistes venus de 110 nations. Première ville africaine à organiser cette compétition créée en 1921, Kigali incarne une Afrique capable d’accueillir les plus grands rendez-vous sportifs de la planète.

Pour le Rwanda, qui s’est imposé ces dernières années comme hub du sport africain avec le basketball, le cyclisme ou encore les sports mécaniques, l’enjeu est double. Il s’agit d’abord de prouver au monde la qualité de ses infrastructures et de son organisation, mais aussi de consolider son image de destination touristique et sportive.

«C’est un événement historique et il y a beaucoup de choses qui se passent pour la première fois», souligne Nelly Mukazayire, ministre des Sports. «Nous voulons que ceux qui viennent au Rwanda pour ces Mondiaux vivent une expérience exceptionnelle, non seulement sportive, mais aussi culturelle et humaine.»

Cette édition 2025 innove à plus d’un titre. Pour la première fois, une course distincte est consacrée aux femmes de moins de 23 ans, une avancée qui témoigne de l’importance accordée à l’inclusion et à l’égalité des chances dans le cyclisme. Juniors, espoirs et élites se partagent treize titres mondiaux– six épreuves sur route, six contre-la-montre individuels et un relais mixte – pour une compétition dense et spectaculaire.

Avec 106 nations engagées, dont 36 africaines, jamais les Championnats du monde n’avaient atteint un tel niveau de participation. «Lorsque je me suis présenté à la présidence en 2017, j’avais un rêve: organiser notre événement phare ici, en Afrique. Aujourd’hui ce rêve est devenu réalité. Nous sommes au cœur du pays des Mille Collines, un terrain qui promet des championnats parmi les plus exigeants jamais organisés.»

Au-delà du sport, ces mondiaux sont une vitrine pour le Rwanda. Près de 200.000 visiteurs sont attendus, offrant une bouffée d’air frais au secteur touristique qui représente près de 10% du PIB national. Hôtels, circuits touristiques, artisanat local et gastronomie: c’est toute une économie qui bénéficie de cet afflux. Le gouvernement mise aussi sur un héritage durable avec trois centres de formation de l’Union Cycliste Internationale (UCI) pour les jeunes cyclistes africains. L’UCI, fondée en 1900 à Paris, est l’instance dirigeante mondiale du cyclisme.

Mais l’impact est aussi symbolique. Le Rwanda montre qu’un pays africain peut tenir la barre de l’excellence organisationnelle. Dans les tribunes comme sur les routes, l’hospitalité rwandaise et la richesse culturelle donnent un air de fête l’événement.

Ces championnats, qui se clôtureront le 28 septembre, resteront dans l’histoire comme un moment fondateur pour l’Afrique et pour le Rwanda, ils constituent une vitrine de résilience, d’innovation et d’ouverture.

Et comme l’a déclaré le président de l’UCI, David Lappartient le monde regarde avec attention le Rwanda car «ces championnats sont diffusés dans plus de 125 pays et plus de 320 millions de téléspectateurs suivent en direct chaque étape de la compétition».

En pédalant sur les routes escarpées de Kigali, les coureurs inscrivent une nouvelle page de l’histoire du cyclisme. Mais au-delà de la compétition, ce sont des valeurs de transformation, d’unité et de fierté qui se dégagent. Et c’est peut-être là le plus grand podium que l’Afrique ait jamais remporté.

Par Fraterne Ndacyayisenga
Le 25/09/2025 à 12h55