Selon les données de la Banque centrale de Tunisie (BCT), les avoirs nets en devises de la Tunisie ont augmenté de 35,6% pour s’établir, à la date du 15 juillet 2019, à 15,6 milliards de dinars tunisiens, soit 4,817 milliards d’euros, contre 11,5 milliards, soit 3,551 milliards d’euros, à la même période de l’année dernière.
Le niveau des réserves en devises enregistré en cette mi-juillet 2019 permet assurer 87 jours d‘importations de biens et services, contre 75 jours à la même date, l’année dernière.
Cette forte hausse s’explique par la conjonction de plusieurs facteurs, et en premier lieu celui de la bonne tenue du secteur touristique tunisien.
Ainsi, à la date du 10 juillet 2019, les recettes touristiques ont affiché une hausse de plus de 43%, pour s’établir à 2,2 milliards de dinars, contre 1,5 milliards de dinars à la même période de l’année dernière.
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Ensuite, l’effet de la hausse des transferts et du retour de la diaspora tunisienne durant les vacances est un autre facteur probant qui explique cette hausse.
Par ailleurs, cette hausse des réserves en devises s’explique aussi par l’impact des dons et des prêts obtenus par le pays depuis le début de l’année.
La Tunisie a poursuivi son endettement extérieur via des prêts des institutions financières internationales (FMI, Banque Mondial, Banque africaine de développement, etc.), multilatérales et par le canal du marché international de la dette.
Dernière en date, en début du mois de juillet courant, le pays a levé 700 millions d’euros, soit 2,275 milliards de dinars tunisiens, sur le marché de la dette privée.
La BAD a accordé un prêt de 500 millions de dollars en mai dernier au pays pour le financement de divers secteurs. Au titre des dons, la Tunisie a reçu, début juillet, un don de 150 millions d’euros de l’Union européenne.
Tous ces facteurs ont contribué au gonflement des réserves en devises du pays.
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Toutefois, malgré cette hausse, le niveau des réserves en devises reste en-dessous du «seuil de sécurité» fixé à 90 jours, soit 3 mois d’importation de biens et services.
De plus, le déficit inquiétant de la balance commerciale, qui ne cesse de se creuser, la faiblesse des investissements directs étrangers (IDE), et un service de la dette de plus en plus important vont continuer à lourdement peser sur la reconstitution des réserves en devises du pays, et ce, durant plusieurs années.