Si la pandémie du coronavirus est globalement maîtrisée en Tunisie avec 1.128 cas positifs, dont 1.004 guérisons et 50 décès, ses conséquences vont aggraver la crise économique que traverse le pays depuis une décennie.
Les lueurs d’espoir d’une sortie de crise économique et politique étaient réelles après une année 2019 marquée par de bons résultats pour certains secteurs, notamment le tourisme et au niveau de l’export, et l’élection d’un nouveau président indépendant politiquement. Mais le coronavirus est venu doucher les espérances des Tunisiens.
En attendant une évaluation minutieuse de l’impact du Covid-19 sur l’économie du pays, le ministère du Développement, de l’investissement et de la coopération internationale et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) ont organisé une conférence sur: «L’impact de la pandémie du Covid-19 sur l’économie tunisienne au cours de l’année 2020». Occasion de dresser une ébauche des conséquences de cette pandémie sur l’économie tunisienne.
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La pandémie qui s'est accompagnée d'un confinement de la population, la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes (à l’exception des opérations d’import/export), un couvre-feu nocturne et les interdictions de rassemblement a entraîné un quasi-arrêt de l’économie du pays pendant presque trois mois.
Certains secteurs stratégiques comme le tourisme et le transport aérien sont les plus touchés. Or, le tourisme, qui a drainé 9,36 millions de touristes et généré environ 2 milliards de dollars de recettes, pèse entre 8 et 14% du PIB du pays, selon les années.
Conséquence, on s'attend à une récession avec un PIB qui évoluera en négatif de -4,4% en 2020. L’investissement global devrait quant à lui reculer de 4,9% cette année. De même, les exportations du pays afficheront une contraction de 9,6% par rapport à ceux de l’année dernière dans le sillage de la baisse de la demande mondiale consécutive au ralentissement de l’économie mondiale et au confinement d’une grande partie de la population de la planète.
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Toutefois, c’est l’impact social de la pandémie qui inquiète le plus les décideurs politiques. En effet, à cause du confinement et de la baisse de la production, les premières évaluations tablent sur 274.500 nouveaux chômeurs pour la seule année 2020. Le taux de chômage devrait ainsi passer de 15% avant la crise à 21,6% au terme de cette année. Une véritable bombe sociale que le gouvernement doit gérer à travers une remise en route rapide de l’économie tunisienne.
C’est dans cette optique que s’inscrit la volonté des autorités d’ouvrir les frontières du pays le 27 juin courant afin d’atténuer l’impact du Covid-19 sur le secteur touristique, l’un des premiers employeurs du pays, en profitant, autant que possible, de la période estivale.
Du coup, et afin de sortir de la crise dans laquelle la Tunisie est plongée depuis une décennie, les décideurs comptent préparer un programme de riposte et surtout un plan de développement pour la période 2021-2025.