Tunisair menacée de saisie de comptes bancaires par la société turque TAV

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Le 19/02/2021 à 07h01, mis à jour le 19/02/2021 à 07h03

A cause des dettes non remboursées, TAV airports holding, entreprise turque en charge de la gestion des aéroports d’Enfidha-Hammamet et de Monastir-Habib Bourguiba, menace de saisir les comptes de Tunisair auprès des banques. Une situation qui vient assombrir encore plus l’avenir de la compagnie.

La situation difficile pour Tunisair se corse avec la menace brandie par la société turque TAV airports holding, en charge de la gestion des aéroports d’Enfidha-Hammamet et de Monastir-Habib Bourguiba, de saisir les comptes de la compagnie aérienne auprès des banques.

L’entreprise turque, qui aurait délégué un huissier de justice, le mercredi 17 février 2021, au siège de Tunisair, menace de demander cette saisie, si Tunisair ne lui rembourse pas un dû qui s’élèveraient à 28 millions de dinars tunisiens. Elle aurait ainsi mis sous séquestre les comptes bancaires de la compagnie.

Les dispositions légales accordent à la TAV le droit de passer au recouvrement de son dû, à partir des comptes mis sous séquestre, en cas de non paiement de la dette.

C'est uune action garantissant à l'entreprise turque de se faire rembourser son dû, sachant que Tunisair se trouve dans une situation financière critique.

La compagnie est au bord de la faillite à cause de la pandémie du Covid-19 qui a cloué sa flotte au sol. Une situation qui a pesé lourdement sur la trésorerie du pavillon tunisien, incapable de faire face à ses charges d’exploitation. D’ailleurs, presque la moitié des avions de la compagnie ne sont pas en possibilité de voler à cause de problèmes techniques, Tunisair étant dans l’incapacité de payer ses fournisseurs en pièces de rechange.

Même les salariés de la compagnie en sont pas assurés d’être payés dans les mois à venir, tant la crise que traverse l’entreprise est profonde.

Et pour ne rien arranger, le syndicat de la compagnie, relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a menacé d’entrer en grève ouverte à partir de ce vendredi 18 févrer. D’ailleurs, l’aéroport de Tunis-Carthage a connu ce jeudi 18 février une perturbation de certaines de ses activités à cause d’un sit-in d’agents de l’aéroport après l’annonce de la saisie sur les comptes de la compagnie.

Les salariés de la compagnie, qui ont peur pour leur avenir, réclament certains de leurs dus et la restructuration de la compagnie.

Et la nomination de Olfa Hamdi, âgée de 32 ans, en tant que PDG de Tunisair, est critiquée. Certains, jugeant qu’elle est sans expérience en matière de gestion d’entreprise, avancent qu’elle doit son poste uniquement à sa proximité avec les dirigeants d’Ennahdha.

Par Karim Zeidane
Le 19/02/2021 à 07h01, mis à jour le 19/02/2021 à 07h03