Face à la crise aiguë qu’elle traverse, la Tunisie a été obligée de solliciter une fois encore le soutien du Fonds monétaire international FMI. Toutefois, n’ayant pas respecté ses engagements auprès de l’institution lors des précédentes sollicitations, le gouvernement tunisien souhaite cette fois-ci montrer patte-blanche en s’engageant à entreprendre une série de réformes recommandées par le FMI, mais toujours repoussées aux calendes grecques par craintes des tensions sociales.
Seulement, cette fois-ci, le gouvernement est au pied du mur. Les caisses de l’Etat étant vides, les échéances de remboursement de sa dette mettent la pression sur les autorités.
Et face aux créanciers qui refusent le rééchelonnement de la dette tunisienne, les autorités n’ont d'autre choix que de solliciter de nouveau le FMI en promettant cette fois-ci d’entreprendre des réformes douloureuses et explosives.
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En premier lieu, la Tunisie compte s’engager sur le dossier épineux de réduction de la masse salariale du pays, l’une des plus élevées du monde, pour la faire passer de 17,4% du PIB en 2020 à 15% en 2022. En 2010, avec 435.487 fonctionnaires, la masse salariale représentait seulement 10% du PIB du pays.
Pour y arriver, le gouvernement tunisien devra dégraisser fortement le mammouth de la fonction publique. Le pays emploie aujourd'hui plus de 650.000 fonctionnaires, soit 5% de la population du pays. Et la masse salariale absorbe à elle seule 77,5% des dépenses de fonctionnement de l’Etat. Ce qui contribue fortement au déficit budgétaire. A titre d’illustration, le Maroc, trois fois la population tunisienne, n'en compte que 568.149.
Seulement, réduire la fonction publique tunisienne ne sera pas facile. Les gouvernements successifs n’ont pas réussi à enclencher le processus. Pire, à cause du Covid-19, les autorités ont été obligées de recruter du personnel au niveau de la santé pour faire face à la pandémie.
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Le FMI avait été compréhensif jusque-à du fait que la question est sensible et qu’avec un taux de chômage de 17%, le risque de tensions sociales n’est pas à écarter.
Pour éviter les tensions sociales, qui seront inévitablement provoquées par les dégraissages, le gouvernement mise sur les départs volontaires et les départs à la retraite anticipées. Seulement, dans le contexte actuel de crise, il faudra des programmes très incitatifs pour pousser certains fonctionnaires à accepter de quitter la fonction publique. Et le risque est de voir plusieurs personnes compétentes profiter de ces programmes pour quitter le pays.
Ensuite, les autorités s’engagent à élimer les subventions qui coûtent cher au budget de l’Etat et qui ne bénéficient que faiblement aux couches les plus vulnérables. La proposition du gouvernement est de remplacer les subventions des prix de produits de première nécessité par des aides directes aux familles les plus diminues. L’objectif du gouvernement est de réduire les subventions de manière progressive afin de pouvoir les éliminer à l’horizon 2024. A ce titre, le gouvernement a lancé dès 2020 un ajustement automatique des prix du carburant, à l’origine de récente hausse.
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L’autre engagement du gouvernement concerne la restructuration des entreprises publiques déficitaires qui sont devenues au cours de ces dernières années de véritables gouffres financiers pour le budget de l’Etat. Le gouvernement a signé fin mars un accord avec le puissant syndicat UGTT prévoyant notamment de réformer sept entités publiques parmi lesquelles Tunisair, Steg (électricité),…
Ces différentes mesures sont sensées contribuer à réduire les déficits budgétaires du pays et lui permettre d’affecter plus de ressources à la relance et au remboursement de sa colossale dette qui a franchi la barre des 100 milliards de dinars (30 milliards d’euros), soit 100% du PIB. Or, la Tunisie doit rembourser une dette globale de 4,5 milliards d’euros au titre de l’année en cours et a besoin de 5,7 milliards d’euros pour boucler son budget 2021.
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Les discussions entre la Tunisie et e FMI devront porter sur un important montant sachant qu’en 2016, le pays avait obtenu de l'institution financière 2,8 milliards de dollars sur 4 ans. En cas d’accord, le pays espère obtenir un montant beaucoup plus élevé tant la crise financière est profonde.