Il fallait s’y attendre. La dégradation de la situation économique en Tunisie, le ralentissement des transferts des Tunisiens de l’extérieur, les difficultés du pays à drainer des ressources financières sous forme de financement et d’investissement directs étrangers, combinés aux médiocres performances du secteur du tourisme font que les ressources en devises du pays s’amenuisent. De même, et sous l’effet de la flambée des cours du pétrole et des produits alimentaires importés, les sorties de devises augmentent fortement à cause du gonflement de la facture des importations et du service de la dette extérieure.
Ainsi, selon les données de la Banque centrale de Tunisie (BCT), les réserves en devises du pays s’établissent à 23,37 milliards de dinars tunisiens, soit 7,54 milliards de dollars.
A ce niveau, les avoirs nets en devises ne couvrent que 107 jours d’importation de biens et services, contre 131 jours à la même date de l’année dernière. C’est dire qu’on se rapproche du «seuil de sécurité» fixé à 90 jours d’importations de biens et services.
La situation est d’autant plus inquiétante que beaucoup d’agences de notation (Moody’s, Fitch, Standard & Poor’s…) ont déjà alerté sur les risques de défaut de paiement du pays. Du coup, la décrue rapide des réserves de change va aussi inquiéter les fournisseurs du pays.
Toutefois, un retournement de situation pourrait se produire si le pays arrive à signer rapidement un accord avec le Fonds monétaire international (FMI). Cet accord pourrait faciliter le retour du pays sur le marché international de la dette et contribuer à l’amélioration des réserves en devises du pays.
Plus globalement, les autorités doivent s’atteler à relancer l’économie tunisienne en mal de croissance et assainir une situation politique dégradée qui n’inspire plus confiance aux partenaires et investisseurs étrangers.