Même si la Tunisie s’en sort mieux que les autres pays, le printemps arabe a laissé de graves séquelles d’ordre économique. Le pays de Habib Bourguiba traverse deux crises majeures qui n'ont pas aidé le gouvernement d'Habid Essid.
Il s'agit d'une part du tourisme qui connaît une forte baisse des arrivées et des recettes, alors qu’il a toujours été un secteur-clé de l'économie. Il pèse pour 7% dans le PIB tunisien. De plus, il a un effet drainant important pour le secteur de l’artisanat qui, lui, également représente 7% de la production du pays. Or, durant l’année 2015, les arrivées ont connu une baisse de 30,8% pour se situer à 2,35 millions de touristes. Les recettes ont reculé de 35,1% en 2015, par rapport à 2014. Cette baisse est due essentiellement à trois attaques terroristes contre le tourisme tunisien, dont la plus médiatisée est celle du musée Bardo.
Le phosphate, 50% des exportations tunisiennes, à l'arrêt
D'autre part, la production de phosphates est pratiquement à l'arrêt depuis fin avril. En effet, huit centres miniers situé à Gafsa, représentant 60% de la production de phosphates connaissent des mouvements sociaux. Les ouvriers ainsi que des jeunes sans emplois de la région occupent le site. Du coup, ni la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), ni sa jumelle du Groupe chimique tunisien (GCT), chargée de la transformation notamment en engrais, n'atteignent la moitié de leur production. Alors qu'elles assurent, à elles deux, plus de la moitié des exportations du pays.