Tunisie: deux ministres limogés à cause d'un scandale sur le pétrole

Youssef Chahed, Premier ministre de la Tunisie.

Youssef Chahed, Premier ministre de la Tunisie. . DR

Le 01/09/2018 à 13h58, mis à jour le 01/09/2018 à 14h05

​Plusieurs responsables tunisiens du secteur minier, dont le ministre de l'Energie, des mines et des énergies renouvelables, Khaled Gaddour et le secrétaire d'Etat chargé des Mines Hachem Hmidi, ont été démis vendredi de leurs fonctions par le chef du gouvernement Youssef Chahed.

Chahed a également décidé de démettre le directeur général et le président directeur général de l'Entreprise tunisienne d'activités pétrolières (ETAP) de leurs fonctions, précise vendredi un communiqué de la présidence du gouvernement sans donner de précisions sur les causes de ces limogeages.

Néansmoins, les langues se délient dans la presse tunisienne. Des travaux d’exploration, sans autorisation depuis 2009, sont à l’origine de cette décision. Une enquête approfondie est ouverte.

A l’origine de ce branle-bas dans le secteur de l’énergie, une récente invitation d’un investisseur tunisien adressée au chef du gouvernement, pour l’inauguration d’un puits de pétrole au large de Monastir.

Le dossier de l’exploitation dit que le puits produira 15 000 barils de pétrole par jour, alors que la production nationale est de l’ordre de 39 000 barils/jour. «Ce n’est certes pas une grande exploitation. Mais c’est quand même 40 % de plus, en termes de production nationale», remarque Iyed Dahmani, ministre auprès du chef du gouvernement, qui insiste toutefois sur le fait que l’autorisation d’exploitation de cette zone a expiré depuis 2009, sans qu’il y ait eu une quelconque réaction du ministère à l’égard des travaux en cours.

«L’investisseur a même continué à bénéficier d’avantages fiscaux que lui procure la loi comme s’il avait une autorisation d’exploitation», souligne Iyed Dahmani, en précisant qu’un tel écart indique une mauvaise gouvernance dans le secteur de l’Energie, nécessitant un audit approfondi pour délimiter les responsabilités.

Selon la même source, le chef du gouvernement a également décidé de fusionner le ministère de l’Energie, des mines et des énergies renouvelables avec celui de l’Industrie et des petites et moyennes entreprises.

Une commission d’experts relevant de la présidence du gouvernement devra être mise en place pour restructurer le ministère de l'Energie et réviser la gouvernance du secteur, précise le communiqué. La même source fait savoir que l’Instance de contrôle général des services publics et celle des Finances seront chargées d’ouvrir une enquête approfondie concernant ce département.

Par Le360 Afrique (avec MAP)
Le 01/09/2018 à 13h58, mis à jour le 01/09/2018 à 14h05