D’autres pays arabes et musulmans vont-ils rejoindre très prochainement les accords d’Abraham et intégrer la nouvelle Union régionale et Moyen-orientale? La réponse est affirmative, selon une déclaration du ministre israélien de la Coopération régionale, Issawi Frej, au site d’information émirati Erem News. «Je vois à long terme que tous les pays du Moyen-Orient s’allieront à une nouvelle Union régionale et moyen-orientale (…) A l’instar des Emirats arabes unis, l’Egypte et la Jordanie qui ont intégré cette union, d’autres pays pourraient leur emboiter le pas en l’occurrence le Sultanat d’Oman, la Tunisie, le Qatar et la Malaisie».
A noter que plusieurs pays arabes ont normalisé leurs relations avec Israël. Après l’Egypte (1979) et la Jordanie (1994), les Emirats arabes unis, le Bahreïn, le Soudan et le Maroc ont normalisé leurs relations avec Israël en 2020.
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Reste à savoir si la Tunisie, qui traverse une période très difficile avec une crise multidimensionnelle aiguë, serait tentée de suivre la tendance et normaliser à son tour ses relations avec Israël. Rien n'est moins sûr surtout.
En Tunisie, cette annonce semble susciter une certaine appréhension. En effet, l’actuel président tunisien, Kaïs Saied, considéré comme très conservateur, n’avait pas hésité à qualifier l’établissement de relations avec Israël de «trahison», et avait tenu à souligner que «le problème qui demeure actuellement n’est pas avec les juifs, mais avec le sionisme qui veut exterminer le peuple palestinien». Toutefois, il s’est gardé de condamner les pays qui ont signé des accords avec Israël. «Nous n’intervenons pas dans les choix des autres pays», avait-il précisé.
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Dans ce cadre, en juin dernier, la Tunisie avait même refusé de participer à des exercices navals en Mer noire, du fait de la présence des forces navales israéliennes. C'est dire que du côté de Tunis, la pilule sera difficile à faire avaler aux Tunisiens et risque de profiter aux islamistes en perte de vitesse dans le pays.
Outre les retombées de ces normalisations, celles-ci s’expliquent aussi par le statu quo sur la question palestinienne depuis des décennies. Certains sont arrivés aujourd’hui à souligner qu’il serait peut-être plus facile de résoudre le problème palestinien en ayant des relations normalisées avec Israël. D’ailleurs, souligne le responsable israélien, «le processus de paix profitera à tous les pays de la région. La perte est en revanche considérable en l’absence d’un accord de paix».
Une chose est sure, la capacité des pays arabes et musulmans qui ont normalisé leurs relations avec Israël à pousser cet Etat vers une solution durable du problème palestinien pourrait accélérer la création de la nouvelle Union régionale et Moyen-orientale chère à l’Etat hébreu.