Tunisie: l’ex-Premier ministre Elyes Fakhfakh accusé d’enrichissement illicite devant la Chambre d’accusation

L’ex-Premier ministre tunisien Fakhfakh Elyes.

L’ex-Premier ministre tunisien Fakhfakh Elyes.. DR

Le 28/02/2022 à 17h04, mis à jour le 28/02/2022 à 17h05

Le Tribunal de première instance de Tunisie a clôturé l’enquête instruite par le pôle judiciaire économique et financier contre Elyes Fakhfakh. L’ex-Premier ministre, accusé d’enrichissement illicite et soumission d’une fausse déclaration, sera traduit devant la Chambre de mise en accusation.

C’est l’épilogue de l’affaire de conflit d’intérêts entre la fonction de chef du gouvernement d'Elyes Fakhfakh et ses fonctions de dirigeants d’une entreprise exerçant dans le domaine de l’environnement. Selon un communiqué du bureau de l’information et de la communication au Tribunal de première instance de Tunis, l’enquête instruite par le pôle judiciaire économique et financier contre Elyes Fakhfakh a été clôturée et l’ex-Premier ministre sera traduit devant la Chambre de mise en accusation.

Elyes Fakhfakh fait l’objet de plusieurs chefs d’accusation dont enrichissement illicite, soumission d’une fausse déclaration pour dissimuler la réalité de ses gains et de ceux de sa conjointe, et la non-désignation d’une personne pour la gestion de ses biens lorsqu’il était à la tête du gouvernement.

Pour rappel, c’est en octobre 2020 que le pôle judiciaire économique et financier avait décidé d’ouvrir une information judiciaire sur trois dossiers liés à un soupçon de conflits d’intérêts à l’encontre de l’ancien chef du gouvernement. Celle-ci faisait suite à de nombreux dépassements constatés dans le cahier des charges relatif à l’appel d’offres de l’Agence nationale de gestion des déchets (Anged), qui avait conclu un marché avec le groupement Valis que dirigeait Elyes Fakhfakh alors qu’il exerçait ses fonctions de chef du gouvernement tunisien. Le scandale avait fini par le pousser à la démission, en juillet 2020.

En janvier 2021, les accusations de conflit d’intérêts pesant sur lui avaient été confirmées par un rapport final du Comité du contrôle général des services publics.

Avec cette décision de le traduire devant la Chambre de mise en accusation, l’ex-Premier ministre connaît une véritable descente en enfer, lui qui a occupé plusieurs postes de responsabilité au sein des gouvernements tunisiens dont celui du Tourisme (décembre 2011-mars 2013) et des Finances avant de finir à la tête du gouvernement tunisien de février à septembre 2020. 

Par Karim Zeidane
Le 28/02/2022 à 17h04, mis à jour le 28/02/2022 à 17h05