Après les agences de notation, la banque Morgan Stanley avance elle aussi que la Tunisie va vers un défaut de paiement

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Le 23/03/2022 à 15h33, mis à jour le 23/03/2022 à 15h34

Les signaux d’alerte sur un risque de défaut de paiement se multiplient de la part des agences de notation et institutions financières. Après les avertissements des agences de rating Moody’s et Fitch, c’est au tour de la banque Morgan Stanley d’alerter sur cette possibilité.

Les alertes sur la détérioration des fondamentaux de l’économie tunisienne et surtout d’un possible défaut de paiement se multiplient auprès des agences de notation et des banques étrangères. Ainsi, après les avertissements lancés par Moody’s et Fitch Rating, c’est au tour de la banque américaine Morgan Stanley, opérant dans plus de 40 pays, de lancer une nouvelle alerte.

Selon l’institution, citée par Reuters, «dans un scénario où le rythme actuel de détérioration budgétaire se poursuit, il est probable que la Tunisie fasse défaut sur sa dette», a ainsi souligné la banque américaine. Selon Morgan Stanley, ce défaut de paiement pourrait même se produire dès l’année prochaine.

Cependant, ce risque pourrait être écarté en cas d’accord entre le gouvernement tunisien et le Fonds monétaire international (FMI) ouvrant la voie à un nouveau prêt important au pays. La Tunisie négocie en effet un prêt d’un montant de 4 milliards de dollars auprès de l’institution de Breton Woods. Toutefois, les négociations achoppent sur les douloureuses réformes qu’exige le FMI en contrepartie de l’octroi d’un nouveau prêt. Ces réformes visant notamment à réduire de manière drastique des charges publiques qui pèsent lourdement sur le budget tunisien et qui sont à l’origine de l’important déficit budgétaire.

Seulement, les discussions entre les deux parties sont loin d’être près d'aboutir. Et pour cause, le gouvernement tunisien est pris en tenaille par les exigences du FMI et le refus de l’UGTT (Union générale tunisienne du travail) d’accepter les propositions du gouvernement pour satisfaire l’institution financière internationale, notamment en ce qui concerne le gel des salaires, les retraites anticipées, le dégraissage de la fonction publique, la privatisation des entreprises publiques en difficulté…

De son côté, le FMI, après avoir été berné lors de négociations antérieures avec les précédents gouvernements, exige cette fois-ci un calendrier clair de réformes à mettre en place avant tout déblocage de fonds.

Or, sans le déblocage du prêt du FMI, il sera difficile pour la Tunisie de trouver des financements pour son budget et le remboursement de son important service de la dette. De plus, il est presque impossible pour le pays de sortir sur le marché international de la dette dans un contexte actuel où les alertes sur la possibilité de défaut de paiement se multiplient.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 23/03/2022 à 15h33, mis à jour le 23/03/2022 à 15h34