Tunisie: un plan d’action pour faire face au retour des jihadistes

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Le 28/12/2016 à 15h39

Ils sont autour de 5.500 Tunisiens dans les rangs des organisations jihadistes. Le gouvernement Youssef Chahed tiendra une réunion ministérielle ce jeudi afin de définir "un plan d'action" pour faire face à la menace que représente le retour de milliers de jihadistes tunisiens dans leur pays.

La Tunisie est l'un des principaux pays fournisseurs de combattants, avec 5.500 ressortissants ayant rejoint les rangs d'organisations jihadistes ces dernières années, selon l'ONU.

Face aux défaites enregistrées par l’Etat islamique, l’inquiétude est grandissante quant à l’éventualité du retour de ces ressortissants en Tunisie.

"Il y a déjà eu depuis quelques temps plusieurs réunions concernant ce phénomène autour d'experts judiciaires, sécuritaires (...). Et il y aura demain une réunion ministérielle dans l'optique de lancer un plan d'action stratégique", a déclaré à l'AFP une source officielle à la présidence du gouvernement, sous le couvert de l'anonymat.

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Y participeront l'ensemble des ministres concernés par la prise en charge du phénomène, a-t-elle ajouté, sans autre précision.

"Une stratégie globale (de lutte contre l'extrémisme) a été établie le mois dernier à la présidence de la République et le gouvernement est en train de la décliner de manière sectorielle", a relevé la même source.

Cette stratégie s'articule, selon la présidence, autour de quatre axes: "prévention, protection, poursuites (judiciaires) et riposte".

Vendredi, le ministre de l'Intérieur Hédi Majdoub avait révélé que 800 jihadistes tunisiens étaient déjà rentrés, et assuré que les autorités détenaient "toutes les informations sur ces individus".

Mais dans un pays traumatisé par une série d'attaques sanglantes, ces déclarations n'ont pas suffi: des centaines de personnes ont manifesté samedi devant le Parlement pour s'opposer au retour de ces jihadistes.

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Des partis et responsables politiques ont depuis exprimé un point de vue similaire. Critiquant l'inaction des autorités, le syndicat national des forces de sécurité intérieure a lui, appelé le gouvernement à déchoir ces jihadistes tunisiens de leur nationalité.

Interdite par la Constitution, cette mesure a été rejetée par le président Béji Caïd Essebsi. "On ne peut empêcher un Tunisien de revenir dans son pays", "mais évidemment, nous allons être vigilants", avait-il dit début décembre à Paris.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 28/12/2016 à 15h39