Lors d'une conférence de presse à Tunis, le député Zied Ghanney a annoncé qu'il déposerait prochainement au Parlement un projet de loi visant à réguler "la plantation, l'industrie et l'utilisation du cannabis".
Le débat a été relancé par la condamnation en janvier de trois Tunisiens à 30 ans de prison chacun pour avoir fumé un joint, suscitant des appels à réformer une législation sévère.
Ils doivent être jugés en appel le 9 mars.
"Il y a un million de consommateurs, dont 400.000 réguliers, c'est presque un dixième de la population et plus de 30% des jeunes", a souligné Karim Chaïr, du Collectif pour la légalisation du chanvre (Colec), lancé en 2019 avec des associations et experts.
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"La légalisation peut diminuer la consommation, et donner des moyens financiers à l'Etat", pour investir dans l'éducation, les installations sportives, ou les centre des désintoxication, a estimé cet enseignant.
Entre 1992 et 2018, environ 120.000 jeunes tunisiens ont fait au moins un an de prison dans des affaires de stupéfiants, selon le collectif.
Selon un rapport d'Avocat sans frontières, 21,5% des personnes détenues en 2019 l'étaient pour des infractions liées aux stupéfiants, en large partie pour une simple consommation de cannabis.
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Cet appel intervient au lendemain d'une annonce du Maroc sur une possible légalisation de l'usage thérapeutique du cannabis.
En Tunisie, plusieurs projets de loi concurrents ont récemment été déposés pour réformer la législation sur les stupéfiants, après un appel du Premier ministre Hichem Mechichi à des "peines alternatives" à la prison.
Reste à savoir si le Parlement, divisé et comprenant de nombreux courants conservateurs, arrivera à concrétiser une réforme.