CAN 2019: l'édition des surprises ou quand les outsiders sont les meilleurs

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Le 09/07/2019 à 14h17, mis à jour le 09/07/2019 à 14h19

On ne s'attendait ni au passage du Bénin ni celui de Madagascar en quarts de finale, et beaucoup voyaient l'Egypte brandir le trophée à la fin de la compétition. Si la CAN 2019 est celle de toutes les surprises, il faut s'attendre à ce qu'il y en ait d'autres.

Cette première édition à 24 équipes ne manque pas de surprises. Hier, lundi 8 juillet, alors que le Mali a largement dominé la Côte d'Ivoire, les aigles se sont quand même inclinés face aux éléphants.

Le même constat peut être dressé concernant la dernière rencontre des huitièmes de finale entre le Ghana et la Tunisie.

Les Black Stars n'ont pas réussi à prendre le dessus sur les Tunisiens, pourtant à leur portée.

Il faut dire que la plupart des rencontres précédentes ont également abouti à des résultats comparables, au cours desquelles l'outsider a pris le dessus.

Actuellement, il n'y a plus dans la compétition ni l'Egypte, pays organisateur, ni le Cameroun, tenant du titre. 

Ainsi, concernant le Mali et la Côte d'Ivoire, les statistiques du match montrent une très large domination des poulains de Mohamed Magassouba.

Ceux-ci affichent une possession du ballon de 60%, contre 40% seulement pour les Ivoiriens.

Les coéquipiers Abdoulaye Diaby, le joueur du Sporting CP en championnat portugais, ont effectué 18 tirs contre 7 seulement pour leurs adversaires.

Enfin, toujours concernant les statistiques de ce match, ils ont réussi 80% de leurs 420 passes, quand les coéquipiers de Zaha n'ont effecté que 7 bonnes passes sur 10 pour leurs 285 tentatives au total. 

C'est dire que la domination malienne a été totale, mais ni Hamara Traoré, ni Moussa Djenepo, ni Moussa Marega et encore moins Abdoulaye Diaby ne se sont montrés décisifs.

Toutefois, ce n'est pas faute d'avoir été bons, voire excellents dans le jeu, en dominant entièrement leurs adversaires en étant les premiers sur la balle en remportant les duels.

Cependant, dans un match de football, dominer l'adversaire, ce n'est pas suffisant.

Il faut en effet marquer des buts pour gagner, et c'es exactement ce qu'a offert offrir Wilfried Zaha à son équipe à la 75e minute.

L'attaquant ivoirien s'est montré opportun en reprenant un "obus" envoyé à une distance de plus de 40 mètres, qui a "lobé" toute la défense.

La sortie du gardien malien, Djigui Diarra a été, à cet égard, très tardive, et ce fut sa seule -mais fatidique- erreur. 

On aura droit à une configuration légèrement différente lors du match Ghana-Tunisie, mais tout a été à la faveur des Blacks Stars qui se sont pourtant inclinés face aux Aigles de Carthage.

En effet, en six rencontres en phase finale de Coupe d'Afrique des Nations (CAN), jamais les Tunisiens ne se sont imposés sur les Ghanéens.

Les Aigles de Carthage ont même perdu à quatre reprises face à leurs adversaires. Mais cette fois-ci, les choses en sont autrement.

Les coéquipiers de Jordhan et André Ayew ont été battus aux tirs au buts (4-5) après avoir terminé le match sur le scrore d'un but à zéro.

Certes, l'arbitre sud-africain leur a refusé un but qui aurait pourtant pu être un tournant pour le match.

Sur un puissant centre de Jordhan, André réussi un Madjer, qui aurait dû être l'un des plus joli but du tournoi.

Dommage, l'arbitre a été le seul à voir une faute de main qui a cooûté au Ghanéen une cinquième quart de finale de suite. 

C'est la Tunisie qui a ouvert le score à la 73e minute, avec un caviar servi à Yacine Khenissi, avant qu'à la 3e minute des arrêts de jeu (90+3e), Redouane Bedoui n'offre l'égalisation au Ghana, en marquant contre son camp.

Après les prolongations avec une nette domination du Ghana, la Tunisie s'est imposée à l'épreuve des tirs au but. Il s'agit là, de fait, de sa toute première victoire contre le Ghana. 

Sur les six autres rencontres, les surprises n'ont pas manqué.

L'Egypte, première de sa poule avec trois victoires, que tout monde voyait en finale, a perdu face à l'Afrique du Sud, qui n'avait réussi à aller au second tour qu'en se classant parmi les meilleurs troisièmes.

Les Bafana Bafana ont été battus, lors des matchs de Poule, à la fois par la Côte d'Ivoire et le Maroc et ne s'étaient imposés que contre la Namibie.

Néanmoins, on leur a découvert un tout autre visage, lors du match contre les Pharaons.

Jouant sans complexe, ils ont été surprenants et ont dominé leurs vis-à-vis dans le mythique stade international du Caire.

Un but leur a suffi face aux coéquipiers du Ballon d'or africain, le célèbre Mohamed Salah.

L'Egypte, finaliste lors de la dernière édition, et de surcroît pays organisateur, devra donc attendre l'édition Camerounaise pour donner à Salah une chance de brandir le trophée. 

Le Maroc a également été surpris par les écureuils du Bénin qui ont ouvert le score à la 53e minute, avant que les Lions de l'Atlas n'égalisent à la 75e.

Les Marocains ont pourtant largement dominé leurs adversaires des huitièmes de finale sans réussir à prendre le dessus, une seule fois, malgré leurs 22 tentatives, et une possession de 67%. 

Cette fois-ci, les Béninois, conscients de leur faiblesse face au Maroc, ont choisi de jouer en contre-attaque. Une stratégie qui leur a décidément réussi. 

Enfin la dernière surprise est Madagascar. Les Bareas (Soit "les Zébus", le surnom de l'équipe malgache), pour leur première participation ont réussi à atteindre les quarts de finale, d'abord en ravissant au Nigeria la première place de leur groupe, ensuite en s'imposant face à la République démocratique du Congo en huitième de finale.

Les Bareas vivent en ce moment un véritable rêve éveillé, mais ils doivent aussi ce brillant parcours à une équipe soudée et déterminée. 

Le duel des voisins entre le Cameroun, tenant du titre et le Nigeria a tourné en faveur des Green Eagles, sur un score de 3 buts à 2.

Le Cameroun n'aura donc pas chance de défendre son titre au-delà des huitièmes de finale. 

Finalement, parmi les équipes que l'on désignait en favori à l'entame de la compétitition, il ne reste plus que le Sénégal et le Nigeria, ou, dans une moindre mesure, la Tunisie.

La principale leçon à tirer de tout cela, est que, d'une part, les niveaux des équipes africaines se sont beaucoup rapprochés, d'autre part, qu'il est évident que les équipes considérées comme moins fortes jouent désormais à l'italienne.

Elles privilégient le jeu défensif en effectuant le maximum de contre-attaques. A défaut de gagner au cours du jeu, cette stratégie permet souvent de tenir son adversaire en échec, et d'atteindre l'épreuve des tirs au but. 

Personne n'attendait l'Algérie qui s'est pourtant avérée être la meilleure équipe du tournoi, au vu de son parcours, avec son quatrième victoire de rang.

Les Fennecs ont marqué 9 buts, dont 2 contre le Kenya, 1 contre le Sénégal, 3 contre la Tanzanie et 3 contre la Guinée, en réussissant cet exploit de ne jamais en encaisser un seul. 

La Côte d'ivoire, vainqueur de la CAN 2015, non plus, ne faisait pas partie des équipes qu'on aurait pu attendre dans le tableau des huit premiers de cette compétitition.

Pourtant, les éléphants ont réussi à se défaire d'un Mali pourtant formidable. 

Les spectateurs ne sont pas au bout de leurs peines et les matchs de quarts de finale promettent certainement d'autres surprises.

Le Sénégal y affrontera le Bénin, l'Algérie fera face à la Côte d'Ivoire, la Tunisie à Madacascar, alors que l'Afrique du Sud en découdra avec le Nigeria.

Pour la suite de la compétition, les vainqueurs des confrontations Sénégal-Bénin et Madagascar-Tunisie auront à se confronter en demi-finale, alors que le vainqueur Algérie-Côte d'Ivoire rencontrera le vainqueur Nigéria-Afrique du Sud.

Encore des palpitations (et de l'adrénaline) en perspective pour les supporters et les équipes toujours en lice. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 09/07/2019 à 14h17, mis à jour le 09/07/2019 à 14h19