Sénégal. Simulation: le «Terrou-bi Hôtel» pris d’assaut par des terroristes

Des policiers armés jusqu'aux dents dans les rues de Dakar: l'image a trés vite fait le tour du web

Des policiers armés jusqu'aux dents dans les rues de Dakar: l'image a trés vite fait le tour du web. DR/

Le 17/05/2017 à 17h06, mis à jour le 17/05/2017 à 17h24

Des terroristes armés de fusils d’assaut et de grenades, s’attaquent au «Terrou-bi Hôtel», un établissement hôtelier de la capital sénégalaise, ça court dans tous les sens, la circulation est bloquée sur la corniche ouest de Dakar, etc. Le Sénégal se prépare à toute éventualité face aux terroristes.

Le Sénégal fait partie des 14 pays ciblés par le groupe terroriste Nusrat al Islam wal Muslimin implanté au Sahel. Epargné jusqu'à présent par le terrorisme, le pays ne s'en prépare pas moins le pire.

Dans ce cadre, "Terrou-bi" Hôtel a été l'objet d'une opération de simulation grandeur nature d'une attaque terroriste.

Appelées à la rescousse, les forces de sécurité rappliquent spontanément. Après des échanges de coups de feu qui ont duré quelques heures, elles parviennent à abattre les quatre hommes. Aucune perte en vie humaine n’est enregistrée chez les forces de l’ordre, toutefois, plusieurs otages ont perdu la vie au cours de l’assaut.

Une à une, les victimes sont sorties par les forces de l’ordre et les blessés évacués vers les hôpitaux par les sapeurs-pompiers. En sa qualité de ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, alerté quatre heures plus tôt, est sur les lieux de l’attentat pour s’enquérir des dernières nouvelles. C’est le scénario d’un exercice de simulation d’attentat et de l’intervention des forces de l’ordre mis au point ce mardi 16 mai 2017, avec la collaboration du personnel du «Terrou-bi» hôtel.

4 heures de simulation

Quatre heures durant, ces exercices de simulation de terrorisme ont complètement entravé la circulation sur la corniche ouest de Dakar. Le but visé par cette intervention est de confronter les forces de sécurité à la réalité des attaques terroristes et de tester leur capacité de réagir face à une telle situation.

«C'est pour mieux se rapprocher de la réalité. On ne souhaite par que cela arrive au Sénégal, mais si cela devait arriver, que nos forces de défense puissent être prêtes pour faire face à cette situation. Cet exercice va permettre de tester le degré opérationnel de nos forces de défense», a réagi, Abdoulaye Daouda Diallo, le ministre de l’Intérieur.

Une unité de la Gendarmerie nationale spécialisée dans la prévention du terrorisme, la police nationale, les sapeurs-pompiers ont participé à cet exercice avec la collaboration des forces françaises.

Ces différents corps «sont restés en alerte dans l'éventualité d'un soutien à apporter à l'unité antiterroriste. C'est une première au Sénégal. Il y a même la coopération française qui a participé du début à la fin de cette opération. Ils ont ensemble préparé avec nos différents services cet exercice. Nous pensons qu'en cas d'exercice de ce genre, nous devons mettre tous les moyens appropriés pour pouvoir les évaluer. C'est le but de l'exercice, de manière à apporter des correctifs si besoin», dira par la suite le ministre de l’Intérieur.

Il s’est par ailleurs félicité du bon déroulement de cette opération. «C’est une satisfaction totale qui a été notée dans cette opération de simulation», a-t-il conclu.

Toutefois, les populations se sont plaintes du désordre causé par ces simulations qui ont bloqué toute les circulations sur la corniche ouest de Dakar.

«De pareils exercice sont certes utiles. Cependant, il faudrait la prochaine fois, les faire les wee-kends. On a connu des embouteillages monstres. Et puis, on dirait que dans ce pays, il n’y a personne pour veiller à la fluidité de la circulation. Il n’y a presque pas de feux de signalisation ni d’agent de police. Les automobilistes sont livrés à eux-mêmes», s’est plaint cet internaute.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 17/05/2017 à 17h06, mis à jour le 17/05/2017 à 17h24