Le Cameroun est l’un des principaux producteurs de bois d’Afrique centrale, et fait partie du Bassin du Congo. La République centrafricaine, la République Démocratique du Congo, le Congo, la Guinée équatoriale et le Gabon appartiennent également à cette partie du continent qualifiée de 2ème poumon vert de la planète après l’Amazonie.
La production de bois d’œuvre se situait, il y a quelques années au Cameroun, autour de 3,5 millions de mètres cubes de grumes par an, répartis sur une centaine d’espèces dont cinq représentent près de 70 % de cette production.
Il s’agit, entre autres essences, de l’Ayous, du Sapelli, de l’Azobe, de l’Iroko et du Frake. Cette production est écoulée sur le marché local mais la plus grande partie est exportée vers l’Europe et l’Asie.
Paradoxalement, depuis une dizaine d’années, le coût des meubles a connu une hausse exponentielle dans tout le pays. L’ensemble des dix régions sont concernées, principalement les villes de Yaoundé, de Douala et de Bafoussam.
Une dame rencontrée dans un point de vente de fauteuils au quartier Elig-Edjoa à Yaoundé nous a confié ses déboires: «Je suis venue pour acheter un cadeau à mon petit frère qui va se marier la semaine prochaine. Je croyais qu’avec 300.000 fcfa, je pouvais être satisfaite. Mais là, les vendeurs m’exigent au moins 400.000 fcfa et je ne les ai pas». La jeune dame ajoute qu’elle avait acheté le même modèle de fauteuil, il y a 5 ans à 250.000 Fcfa.
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Un peu plus loin, au quartier Nkolbikok dans le 6ème arrondissement de la capitale économique, un quinquagénaire se trouve dans l’incapacité de s’acheter un lit. Ayant proposé 40.000 fcfa au vendeur, celui-ci lui a exigé 55.000 fcfa.
Il n’y a pas que les usagers qui sont dans cette impasse, beaucoup de menuisiers se plaignent de ne travailler qu’avec du bois de qualité inférieure. « Je vous confesse que nous n’utilisons que le 2ème choix. Le 1er choix coute tellement cher que nous ne pouvons pas nous en sortir. La planche que nous achetions jadis à 2.500 fcfa coute actuellement 8.000 voire 9.000 fcfa. Nous supplions le gouvernement d’agir très vite pour nous sortir de cette situation» implore l’artisan.
Les exploitants locaux, eux, souhaitent que les pouvoirs public allègent les procédures et réduisent les barrières de contrôle pour faciliter le ravitaillement des zones stratégiques du pays.