Comme l’année dernière, la multiplication des réseaux de journalistes a suscité le débat au sein de la corporation au Cameroun, à l’occasion de la commémoration du 30ème anniversaire de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Les activités y afférentes ont eu lieu dans tous les chefs-lieux de régions dans le but d’amener les gouvernants à créer un climat favorable à l’épanouissement de la presse camerounaise.
Si plusieurs problématiques ont été relevées, la multiplication des réseaux et autres associations de professionnels de la presse aura été au centre des échanges. Parce-que depuis quelques années, la création de nombreuses de ces organisations professionnelles aura été notable. N’ayant aucun lien avec les syndicats, ce sont des mouvements aux thématiques variées dont le but est de valoriser la profession par la sensibilisation et la promotion des valeurs humaines.
Parmi ces regroupements des professionnels des médias, on peut citer l’Association des Journalistes camerounais pour l’Agriculture et le Développement (AJAD), l’Association des Journalistes Patriotes du Cameroun (AJP), le Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Enfant et Couches vulnérables (REJODEC) ou encore le Réseau des Journalistes Amis des Droits de l’Homme et des Libertés (REJADHL) pour ne citer que ceux-là.
Pour certains journalistes, ces différents mouvements n’ont pas raison d’être dans un contexte où le professionnel de la presse est en perpétuelle quête de liberté. Car pour ceux-là, une fois ces mouvements créés, les autorités ne tardent pas à mettre main basse sur ces mouvements et peuvent influencer les leaders et mettre en péril la liberté d’expression.
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Faux, rétorquent d’autres experts qui encouragent l’adhésion massive des jeunes journalistes à ces associations car elles faciliteraient la spécialisation rapide de leurs membres. «Imaginez-vous un jeune journaliste dans un réseau vraiment dynamique comme le REJODEC où les membres ont suffisamment accès aux informations sur la protection des enfants et les autres couches vulnérables. Ce jeune journaliste, après 10 ans d’exercice, peut tutoyer ses ainés dans la même thématique, parce qu’au-delà de l’accès à la bonne information, il bénéficie aussi des ateliers de formation et de renforcement des capacités», soutient Thierry Djoussi, président d’une association des journalistes.
L’adhésion à ces associations obéit à plusieurs conditions notamment celles de s’intéresser tout d’abord à la thématique. Ensuite, le membre doit payer ses frais d’adhésion qui oscillent généralement entre 5.000 et 10.000 FCFA, et enfin publier régulièrement sur la thématique.