L’élimination précoce des Lionceaux de moins de 17 ans (champions en titre) de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de leur catégorie, qui se joue actuellement en Algérie, est venue une fois de plus alimenter le débat sur la nécessité de promouvoir les jeunes catégories. Il faut rappeler que le 28 mars dernier, c’est la sélection des moins de 23 ans qui se faisait disqualifier de la Can de sa catégorie qui se disputera au Maroc (24 juin-8 juillet 2023), après une défaite contre le Gabon. Une défaite qui les a en même temps privés des Jeux Olympiques de Paris 2024.
En décembre 2022, les U20 Camerounais perdaient également leur ticket qualificatif à la CAN de leur catégorie prévue en novembre prochain en Egypte. Les Lions des moins de 20 ans, aussi, sont passés à côté du tournoi de qualification de l’Union des Fédérations de Football d’Afrique Centrale (UNIFFAC) suite à leur défaite contre la République Centrafricaine. En janvier dernier, ce sont les Lions A’ qui sortaient précocement du CHAN 2023 organisé en Algérie.
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Même si certains experts pensent que beaucoup d’améliorations sont perceptibles depuis l’élection de l’ancien international Samuel Eto’o Fils à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), il n’en demeure pas moins que de nombreuses critiques fusent ici et là sur les capacités managériales des leaders à faire rayonner les jeunes catégories au niveau international.
De l’avis des anciens, le Cameroun a été pendant longtemps une vitrine de ce sport en Afrique avec des clubs locaux comme Canon de Yaoundé, Union de Douala, Léopard de Douala et le Tonnerre Kalara Club de Yaoundé pour ne citer que ceux-là.
De nos jours, il ne reste que Coton Sport de Garoua qui représente, tant bien que mal, le Cameroun dans les compétitions continentales, au grand désarroi de nombreux amateurs du ballon rond qui aimeraient voir les clubs de foot de leur pays briller dans ces compétitions.
Lorsqu’on parle de l’équipe nationale du Cameroun des années 1980, les plus âgés se rappellent que les Lions Indomptables comptaient dans leurs rangs majoritairement des joueurs locaux sélectionnés dans les clubs et pendant les championnats de vacances. C’est le cas de Roger Milla, Théophile Abéga Mbida, les frères Biyick, Louis Paul Mfedé et bien d’autres qui avaient créé la surprise en battant l’Argentine de Diégo Maradona à la Coupe du monde de 1990.
Pour tous les Camerounais, il est temps que leur pays adopte une politique durable de promotion des autres équipes nationales à l’exemple du Sénégal qui se hisse actuellement au sommet du continent. Pour ce faire, les experts suggèrent de réduire de manière considérable le placement précoce des jeunes joueurs locaux dans les championnats occidentaux, multiplier les compétitions dans les régions, octroyer des subventions aux clubs pour une meilleure prise en charge des jeunes joueurs.
Ils proposent également de lutter contre la corruption et de favoriser une gestion commune de ces équipes, une cogestion qu’assureraient les dirigeants de la Fecafoot et le ministère des Sports. Actuellement, les Lions Indomptables sont l’arbre qui cache la forêt alors que le Cameroun a de réelles potentialités.