Le phénomène des féminicides a pris une proportion inquiétante depuis quelques années au Cameroun. Il ne se passe pas une semaine sans qu’une femme ne soit assassinée. Le fléau est réel et touche l’ensemble des régions du pays avec toutefois une prééminence dans celles de l’Ouest, du Centre, du Littoral et de l’Extrême-nord. Il s’agit généralement de crimes passionnels perpétrés par d’ex-conjoints ou encore des meurtres crapuleux commis lors d’agressions par des malfrats dans les lieux publics ou encore dans les taxis de ville.
Près de 30 cas ont été répertoriés du 1er janvier au 10 mai 2023. Une situation alarmante qui mobilise les forces vives du pays dans le but de trouver de solutions adéquates pour stopper la saignée. Le gouvernement a profité de la célébration, le 15 mai dernier, de la 29ème édition de la Journée internationale des familles, pour tirer la sonnette d’alarme sur les dangers de l’extrême violence qui fait des victimes parmi les femmes.
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Le ministère de la Promotion de la femme et de la famille, en partenariat avec les organisations de la société civile et le fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), souhaite l’adoption d’une loi-cadre pour protéger les victimes et améliorer le mode de saisine des juridictions pour réprimer ces actes barbares. Une session de plaidoyer pour mettre fin à l’impunité des acteurs des violences conjugales, domestiques et familiales a également été lancée à la même occasion.
Les populations sont appelées à dénoncer toute forme de violence basée sur le genre pour permettre à chaque femme de jouir de ses libertés. Les organisations de la société civile appellent aussi à la promptitude des autorités judiciaires dans le suivi des procédures.