Cameroun: le calvaire des travailleuses domestiques

Une travailleuse domestique fait la lessive pour le compte de ses employeurs au Cameroun.

Le 09/05/2023 à 09h50

VidéoLa 137ème édition de la fête internationale du Travail a été célébrée au Cameroun sur fond de revendications, notamment celles des travailleuses domestiques qui disent être exploitées par leurs employeurs.

«Résilience et travail décent : agir ensemble au sein du monde du travail pour améliorer les conditions de vie et l’inclusion sociale», c’est sur ce thème qu’a été célébrée au Cameroun l’édition 2023 de la fête internationale du Travail. Les manifestations y afférentes ont eu lieu à travers le pays et notamment à Yaoundé où une grande parade a été organisée au boulevard du 20 mai par le ministère du travail et de la sécurité sociale. Parade à laquelle plusieurs travailleurs ont pris part parmi lesquels les employés domestiques, ces hommes et femmes qui sont chargés d’entretenir les maisons des particuliers, de préparer les repas pour les familles, de ranger leur linge après l’avoir lavé.

Malheureusement, la rémunération ne suit pas toujours le travail effectué, de même pour les mauvaises conditions que ces travailleurs subissent dans les ménages. La litanie est déjà connue dans toutes les chaines de radios et télévisions à Yaoundé où ces travailleurs déversent leur colère lorsque l’occasion se présente. «Ce que je vis avec ma patronne est loin d’être un travail. C’est de l’esclavage. Mon contrat au départ indiquait que je veille uniquement sur son bébé de 6 mois contre payement de 30.000 FCFA la mensualité. Actuellement, madame m’impose toutes les autres tâches de la maison sans pour autant augmenter mon salaire», témoigne une employée indignée de la situation.

Comme elle, plusieurs autres vivent les mêmes réalités sur leurs lieux de travail. Et si on leur demande pourquoi n’abandonnent-elles pas ce job pour d’autres perspectives, elles soutiennent qu’ils n’ont pas trouvé d’autres opportunités et préfèrent supporter leurs patrons le temps de trouver un autre emploi.

Ce secteur d’activité s’organise de plus en plus au Cameroun avec les interventions régulières du ministère du Travail et de la sécurité sociale qui impose désormais aux employeurs, par exemple, d’affilier leurs employés à la Caisse nationale de prévoyance sociale. Les associations de protection des droits de l’homme ne cessent d’interpeler le gouvernement au même titre que les différents syndicats des travailleurs de maison.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 09/05/2023 à 09h50