C'est avec un titre révélateur que le premier quotidien suisse francophone a barré sa Une: "Soulagement aux HUG, Bouteflika s'est envolé".
Et pour cause, on ne compte plus les désagréments en tous genres causés par l'hospitalisation au sein des Hôpitaux Universitaires de Genève du président algérien dans cette grande ville de Suisse.
D'abord, il y a eu des appels incessants d'Algériens, des plus sérieux aux plus loufoques... Au point de faire exploser le standard de l'établissement hospitalier.
Au total, les HUG ont reçu jusqu'à un millier d'appels de plus que la normale.
Certains coups de fil étaient juste pour s'enquérir de son état de santé, alors que d'autres, plus ironique et sarcastiques, sont allés jusqu'à demander son euthanasie afin de "sauver l'Algérie" et de réduire une facture d'hospitalisation jugée "inutile".
Le courriel et la page officielle des HUG ont également été sollicitées de la même manière.
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Ensuite, des dizaines de photographes et de cameramen étaient postés devant l'hopital, guettant la moindre information ou le moindre mouvement de l'entourage du chef de l'Etat algérien. Tout ceci avait fini par mettre en état d'alerte les service de sécurité suisse qui surveillait les allées et venues de tout ce beau monde. La police du canton et les services secrets ont été bien contents de voir que le patient algérien était reparti "sain et sauf".
Enfin, c'est aussi tout le personnel des Hôpitaux universitaires de Genèves qui a été soulagé comme en témoigne la lettre de remerciement qui lui a été adressée par la direction. "La direction a même tenu à remercier le personnel soignant qui s’était occupé de cet hôte de marque, signe que les deux dernières semaines étaient éprouvantes pour l’établissement", écrit le quotidien.
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Ce patient parti, certaines questions restent en suspens et pouraient même demander une intervention de la justice.
Car faut-il le rappeler, l'ONG Avocats sans frontières avait demandé la mise sous curatelle de Abdelaziz Bouteflika par une requête déposée auprès du Tribunal de protection de l'adulte et de l'enfant de Genève.
En effet, l'avocate Saskia Ditisheim estime «évident que le président algérien est à ce jour incapable de discernement, dans un état de santé très précaire, et que tous ses actes, aussi bien le dépôt de sa candidature que les communiqués, ne sont pas effectués par lui-même mais par son entourage politique et familial qui le manipule».
Cette femme de droit est même allée jusqu'à parler de "séquestration et d'usurpation de la pensée". Son départ est donc finalement synonyme de soulagement pour la justice suisse.