Mali: Alger en pompier-pyromane dans la crise du Nord

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Le 10/10/2016 à 11h07, mis à jour le 10/10/2016 à 11h12

L'Algérie a réussi à s'ériger en unique interlocuteur des protagonistes dans le dossier du Nord Mali, écartant la CEDEAO. Sauf que le pays sert de base arrière aux rebelles, selon la presse malienne. De graves accusations qui tendent à conforter la thèse d'une duplicité algérienne.

Kiosque Le360 Afrique. L’Algérie agirait-elle en pompier-pyromane dans le septentrion malien? C’est ce qu’affirme clairement l’éditorialiste du journal L’Aube, basé à Bamako. Selon ce dernier, qui cite des sources concordantes, Alger et d’autres villes algériennes sont à présent les lieux de rencontres et d’hébergement de hauts dirigeants de la CMA, ce mouvement armé qui occupe Kidal". Toujours selon le journal, la CMA est directement ravitaillée en "armes et en nourritures" à partir de l’Algérie. Le voisin malien servirait donc de véritable base arrière.

Il s’agit d’un état de fait que les récents faits ont largement corroboré. "Une dizaine de combattants de la CMA blessés lors de ces combats avec le Gatia auraient été évacués vers des hôpitaux algériens", dénonce l’Aube. Pour l’éditorialiste, il s’agit clairement "d’une duplicité algérienne dans le dossier du nord du Mali et Alger a toujours agi de la sorte".

Dans ce dossier du nord Mali, l'Algérie a réussi à écarter la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) qui ne peut même pas participer aux pourparlers, dénonce toujours l'auteur. Malheureusement, il en a toujours été ainsi. L'Algérie se comporterait-elle avec le gouvernement malien comme il le fait avec son voisin de l'Ouest, le Maroc? Car faut-il le rappeler, l'Algérie est le soutien par excellence des rebelles sahraouis du Polisario. 

L’Algérie n’est pas le seul pays étranger pointé du doigt. Un récent reportage diffusé par France 2 montre également que la France a passé un accord avec le MNLA, l’ex-rébellion touarèg. Par cette entente ou collaboration, l’armée malienne a été interdite d’accès à Kidal qui était de facto hors de contrôle du gouvernement central malien. Selon l’Aube, les réseaux sociaux ont beaucoup commenté l’émission et l’attitude de la France.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 10/10/2016 à 11h07, mis à jour le 10/10/2016 à 11h12