Vidéo. Elhadj Baba Haïdara: «Tant que cette saleté restera au Mali, l'Algérie sera en paix»

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Le 15/05/2017 à 17h06, mis à jour le 15/05/2017 à 17h10

VidéoEl Hadj Baba Haïdara, le président du Collectif des élus du Nord Mali est très remonté contre quatre protagonistes qui font semblant de soutenir l'effort de paix mais qui n'agissent que de façade. Parmi ceux-ci, il y a les rebelles, mais aussi l'Algérie, la France et la Minusma.

"Il y aura insécurité, tant que la situation actuelle persiste", affirme le président du Collectif des élus du Nord Mali. En effet, pour El Hadj Baba Haïdara, le problème dans cette zone septentrionale du pays est relativement difficile à régler à cause de quatre intervenants qui n'ont aucun intérêt à ce qu'il soit résolu. Il y a d'abord les rebelles et les bandes armées qui se nourrissent des trafics et qui font tout pour que cette situation perdure. Leur rente mafieuse en dépend. 

Ensuite vient l'Algérie, puisque, selon lui, Al Qaïda pour le Maghreb Islamique n'est qu'une émanation du Groupe islamique armé (GIA). En effet, c'est le GIA algérien qui s'est mué en Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) avant de prêter allégeance au groupe terroriste de Ousssama Ben Laden. L'Algérie a été bien contente de la combattre et de la confiner dans la Kabylie. Sauf que cette région n'est autre que le Nord Mali. Et tant que les terroristes algériens se sentiront chez eux dans cette partie du Mali, les sécuritaires algériens n'auront rien à craindre. Même s'il ne le dit pas clairement, on sent que les efforts d'Alger pour régler le problème au Mali ne sont que vaines gesticulations. La réalité est que l'Algérie se plaît bien dans cette situation. Parlant des terroristes algériens, Haïdara affirme que "tant que cette saleté restera au Mali, l'Algérie sera en paix". Ce n'est pas la première fois que ce double-jeu fait jaser. 

Puis, en troisième lieu, vient la France qui est accusée de jouer un rôle peu clair. Certes, François Hollande est bien intervenu à travers l'opération Serval, laquelle est devenue Barkhane. Sauf que l'on sait qu'à la veille de l'indépendance, le général De Gaulle aurait été bien content de procéder au morcellement de toute cette région que l'on dit riche en matières premières. Il se murmure que le Nord Mali possède d'importantes réserves en pétrole et en eau douce. Quoi qu'il en soit, l'élu malien, estime que la France n'a pas été très claire dans sa manière d'agir. 

Enfin, il y a la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Nord Mali (Minusma) dont les partenaires n'ont aucun intérêt à ce que le conflit s'arrête. Car, les fournisseurs de la mission et les partenaires qui sont payés pour agir perdrait leur gagne-pain avec la paix. 

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 15/05/2017 à 17h06, mis à jour le 15/05/2017 à 17h10