Emmanuel Macron a appelé, pour la troisième fois depuis son élection à la présidence française, le président algérien pour discuter avec lui de la crise malienne. Après les coups de fil du 18 mai et du 8 juin, l’appel du 28 juin courant a également porté sur la relance de l'Accord de paix au Mali, selon Reuters et Médiapart.
Cette fois-ci, le président Macron a appelé le président algérien «pour lui soumettre quelques ”propositions concrètes” et échanger sa vision sur la possibilité de relancer cet accord de paix».
Cet accord de Paix n’a connu aucune avancée depuis sa mise en place en 2015 entre le gouvernement malien, les mouvements armés et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Il était prévu dans le cadre de cet accord la mise en place des autorités intérimaires dans le Nord, des patrouilles mixtes, le désarmement des ex-rebelles, etc.
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Et deux ans après la signature de cet accord d’Alger, la situation sécuritaire au Mali se dégrade et suscite de l’inquiétude au niveau de toute la sous-région, surtout depuis l’unification de plusieurs groupes terroristes sous la bannière de Nusrat al Islam wal Muslimine.
Si le contenu des «propositions concrètes» n’a pas été dévoilé, on peut affirmer que cet appel intervient à un moment crucial du processus de paix au Mali avec la réunion du sommet du G5 Sahel qui se tiendra mardi 4 juillet à Bamako. En outre, lors du précédent appel téléphonique, Macron avait précisé son «souhait de pouvoir en parler avec l’Algérie de manière très franche».
Un sommet crucial pour la paix au Sahel qui sera marqué par la présence du président français, Emmanuel Macron, et des 5 chefs d’Etat des pays du G5 Sahel -à savoir Mali, Mauritanie, Tchad, Niger et Burkina Faso-, organisation régionale de coopération en matière de développement et de sécurité créée en 2014.
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La France, sans le dire ouvertement, souhaite qu’Alger joue franc jeu dans la lutte contre le terrorisme. Alger est accusée, à tort ou à raison, par certaines parties du processus de paix, de soutenir certains dirigeants de groupes djihadistes, notamment Iyad Ag Ghali.
En outre, Paris souhaite une véritable implication d'Alger dans la lutte contre le terrorisme au niveau du Sahel. Or, à ce titre, la première puissance régionale ne souhaite pas impliquer son armée au-delà de ses frontières et inhibe les efforts des autres pays tentés d'unifier leurs forces pour lutter contre le terrorisme et le grand banditisme dans la région du Sahel.