Ex-chefs d'Etat africains: une retraite qui peut être dorée

Abdou Diouf, Laurent Gbagbo, Jerry Rawlings: trois ex-chefs d'Etat, respectivement du Sénégal, de Côte d'Ivoire et du Ghana.

Abdou Diouf, Laurent Gbagbo, Jerry Rawlings: trois ex-chefs d'Etat, respectivement du Sénégal, de Côte d'Ivoire et du Ghana.. DR

Le 08/11/2016 à 17h26, mis à jour le 09/11/2016 à 00h47

Peu de fonctions se comparent à celle de chef d'Etat. Les anciens présidents africains ont des avantages très enviables. Entre un salaire mensuel pouvant approcher 10 millions de Fcfa et un personnel de 10 à 20 employés, ils sont à l'abri du besoin, même si les situations diffèrent.

Kiosque Le360 Afrique: En Afrique, le moins que l’on puisse dire c’est que les pays savent prendre soin de leurs anciens présidents. Jeune Afrique vient de consacrer un long article aux avantages des anciens chefs d’Etat africains.

Côte d'Ivoire: avantages éléphantesques

C’est sans doute à la Côte d’Ivoire que revient la palme. Laurent Gbagbo a droit à une retraite mensuelle de 9,5 millions de Fcfa, soit 13.284 euros, mais également des indemnités de logements qui se montent à 7,5 millions de Fcfa. Son personnel fait plus que le double de ce dont bénéficie un ex-président sénégalais, avec un cabinet de 5 personnes, six employés de maison, 10 gardes du corps. Avec cela, Alassane Ouattara n’aura pas beaucoup de regret à quitter le Palais de Cocody.

Sénégal: Diouf et Wade ne se plaignent pas

On comprend pourquoi les présidents sénégalais ne s’accrochent pas au pouvoir. Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, les deux anciens présidents, ont droit à un émolument mensuel de 5 millions de FCFA, soit 7518 euros et d’une assurance maladie. Et ce ne sont pas les avantages qui manquent. En plus d’un logement meublé, de deux véhicules et d’un téléphone, pas moins de 10 employés leur sont affectés, notamment deux chauffeurs, deux gardes du corps, deux assistantes, un standardiste, un cuisinier, etc. A défaut de logement, Diouf et Wade peuvent opter pour une enveloppe supplémentaire de 4,5 millions de Fcfa par mois, soit 6766 euros.

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Algérie: un bon matelas de sécurité

En Algérie, les chiffres ne semblent pas être publics. Cependant, selon Jeune Afrique, Liamine Zeoual, l’unique chef d’Etat encore en vie, a droit à son salaire et un personnel qui comprend aussi bien des gardes du corps, un véhicule, des soins médicaux et bien sûr un salaire conséquent.

Bénin: Yayi Boni et Soglo bien couverts

Cela ne manque pas d’intérêt d’avoir un statut d’ancien président au Bénin non plus. Nicéphore Soglo ou encore Boni Yayi ont droit au même salaire que le président de la cour constitutionnelle, augmenté d’une allocation annuelle de représentation correspondant à 50 % du montant des fonds spéciaux alloués au président de l’Assemblée nationale. Ce n’est donc pas le plus pauvre des anciens présidents.

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Burkina Faso: à peine le minimum vital

Mais de tous les présidents actuellement en fonction, c’est Roch Marc Christian Kaboré qui a le plus intérêt à faire évoluer les textes pour s’assurer une meilleure retraite. En effet, le statut d’ancien président du pays des hommes intègres ne donne droit qu’à une pension trimestrielle de 4 millions de F Cfa, soit 6015 euros à peine. Néanmoins le personnel est notamment garanti, dont gardes du corps, chauffeurs, cuisiniers, etc.

Congo, Cameroun: peu de clarté

C’est plus flou en Afrique centrale. Au Congo ou au Cameroun, le statut est prévu, mais dans les faits c’est compliqué. Par exemple, si Paul Biya quittait le pouvoir, il aurait droit à être membre de fait du Conseil constitutionnel. Sauf que l’instance n’est toujours pas en place. De même, au Congo, la rente viagère d’un Denis Sassou Ngesso s'il quitterait le pouvoir, est prévue mais le montant n’est toujours pas défini.

Ouattara et Kaboré jouent la carte de l’apaisement

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 08/11/2016 à 17h26, mis à jour le 09/11/2016 à 00h47