Libye: «si Tripoli tombe, Tunis et Alger tomberont à leur tour», avertit Fathi Bachagha

Fathi Bachagha, ministre de l'Intérieur de la Libye.

Fathi Bachagha, ministre de l'Intérieur de la Libye.. DR

Le 28/12/2019 à 07h16, mis à jour le 28/12/2019 à 08h14

Le ministre de l’Intérieur libyen Fathi Bachagha vient d’avertir ses voisins tunisien et algérien sur les conséquences d’une chute éventuelle de la capitale libyenne entre les mains du maréchal Khalifa Haftar. Pour lui, le chaos libyen n’est qu’«une tentative de semer l’anarchie dans la région».

La situation se complique de plus en plus en Libye. Après l’offensive déclenchée par le maréchal Khalifa Haftar, soutenu par les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite et l’Egypte, la Turquie est venue au secours du Gouvernement d’union nationale (GNA) en lui apportant des armes et surtout en annonçant l’envoie des troupes pour défendre la capitale Tripoli, après une demande officielle du gouvernement libyen.

Face à cette situation chaotique, le ministre de l’Intérieur de la Libye, Fathi Bachagha a, lors d’une conférence de presse à Tunis, averti ses deux voisins de l’ouest –Tunisie et Algérie- contre l’éventualité de la prise de la capitale libyenne par les forces du maréchal Haftar. «Si Tripoli tombe, Tunis et Alger tomberont à leur tour», a t-il averti.

Et pour justifier ses dires, Fathi Bachagha explique que la situation qui prévaut en Libye n’est qu’«une tentative de semer l’anarchie dans la région et de faire main basse sur l’Afrique du Nord».

Ainsi, le chaos libyen met en danger tous ces pays et nécessite une coopération stratégique agressive des pays de la région pour faire face au danger terroriste.

Partant, le ministre de l’Intérieur libyen, sollicite le soutien de ses voisins de l’Est, la Tunisie et de l’Algérie pour rejoindre la coalition que le GNA forme avec la Turquie. Le président turc, en visite jeudi dernier à Tunis avait sollicité le soutien des deux voisins de la Libye. Toutefois, la Tunisie a décliné toute coalition avec la Turquie.

En Algérie, le président Abdelmadjid Tebboune a réuni le Haut conseil de sécurité (HCS) pour étudier la situation qui prévaut en Libye après la décision de la Turquie d’intervenir militairement au côté du GNA. A l’issue de la réunion, le HCS «a décidé d'une batterie de mesures à prendre pour la protection de nos frontières et de notre territoire national et la redynamisation du rôle de l'Algérie au plan international, particulièrement en ce qui concerne ces deux dossiers, et de manière générale dans le Sahel, la région saharienne et l'Afrique». A l’instar de la Tunisie, l’Algérie est opposée à toute intervention étrangère menée à ses frontières.

Par Karim Zeidane
Le 28/12/2019 à 07h16, mis à jour le 28/12/2019 à 08h14