Alors que tous les espoirs du Trésor public algérien reposent sur la vente des banques publiques, voila que des experts jettent un pavé dans la mare. Sur les 10.455 milliards de dinars d’actifs, soit 104 milliards de dollars environ, plus de la moitié concerne des créances directes à l’Etat ou aux entreprises publiques. L’Etat algérien doit directement aux banques publiques 20,3 milliards de dollars. Les entreprises publiques, quant à elles, sont redevables de près de 37 milliards de dollars à ces mêmes banques publiques. Cela représente bien un total de 57,3 milliards de dollars.
Le problème c’est que ni l’Etat algérien ni les entreprises publiques ne paient régulièrement leur dette, estime Ferhat Ait Ali dans le portail de Tout sur l’Algérie. "Peut-on décemment considérer comme une garantie de passif, cette partie de l’actif des banques, alors que l’unique instrument d’apurement qui est le Trésor est lui-même en difficulté", se demande-t-il? Selon lui, les banques algériennes ne respectent pas les règles prudentielles qui ont cours dans les pays où les banques centrales n’hésitent pas à sévir contre ceux qui mettent en péril l’épargne publique.
L'Etat mauvais payeur
"Le plus grave est que pour éviter que les provisions pour créances douteuses ne coulent le bilan, les banques recourent à toutes sortes d’opérations de consolidation et de reprofilages", explique-t-il. En français facile, cela signifie simplement que l’Etat ne paie pas ses dettes aux banques. Ces dernières sont alors obligées de considérer le principal arrivé à échéance non remboursé et les intérêts y afférents comme une nouvelle créance. De sorte que, les créances du public augmentent fictivement parce que le Trésor algérien ne parvient plus à les payer. Toujours selon l’auteur de l’analyse, près de deux tiers de ces dettes doivent passer directement dans le compte pertes et profits.
Mais les banques étrangères ne sont pas dupes. Quand elles en auront terminé avec leur fameux exercice de valorisation, il ne restera plus une seule créance douteuse. Le trésor public devra, par conséquent, se plier à la dure loi de l’offre et de la demande. Son expérience de 2012 devra lui servir. Il n’avait pas réussi à vendre l’une des seules banques qu’il n’ait jamais voulu privatiser.