Algérie: des projets structurants recherchent désespérément 4 milliards de dollars

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Le 14/12/2016 à 14h48, mis à jour le 14/12/2016 à 15h01

L’ensemble des projets structurants censés redonner un visage moderne à l'Algérie sont à l’arrêt. Il faudrait que le prix du baril de pétrole monte au-dessus de 60 dollars et s’y maintienne pour qu'ils redémarrent. En attendant, le secteur privé en mal de subventions est appelé à la rescousse.

C’est Amar Grine, le directeur général de la Caisse nationale d’équipement pour le développement (CNED), qui le déplore de la manière la plus solennelle qui soit, dans Algérie Focus. Selon lui, il faut absolument que l’Algérie trouve 452 milliards de dinars, soit un peu moins de 4,11 milliards de dollars US pour pouvoir relancer les travaux de quatre grands projets actuellement à l’arrêt. Il s’agit notamment de rassembler 335 milliards de dinars pour la rocade autoroutière d’Alger censée s'étendre sur 260 kms, de dénicher 84 milliards pour le centre hospitalier de Constantine, de trouver 30,5 milliards pour le tramway de Bejaia et enfin de collecter 3 malheureux milliards pour la station d’épuration des eaux usées.

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Mais l’Etat semble avoir d’autres chats à fouetter, à commencer par l’organisation d’un Forum africain "censé ouvrir à l'Algérie les portes à l'exportation de produits qu'elle n'a pas, à frayer le chemin à des entreprises qu'elle n'a plus et à des banques qu'elle n'a jamais voulu avoir", pour emprunter la formule à Didou, chroniqueur du quotidien algérois Le Matin. Par conséquent, sauf à demander "aux femmes cadres de reverser leurs salaires au Trésor public", comme le dit si bien la ministre de la Condition féminine, il sera impossible que l’Etat mette la main à la poche.

Il ne reste plus qu’à se tourner vers le secteur privé, affirme Amar Grine, pour trouver les ressources nécessaires au financement de ces quatre projets d’infrastructures publiques, et de 11 autres toujours en suspens. Oui mais quel secteur privé?, est-on tenté de demander. Car, ce n’est pas gagné d’avance sachant que l’ensemble du secteur privé algérien a toujours vécu de rentes et des subventions que l’Etat a toujours été généreux à accorder jusqu’ici. Le problème, c’est qu’avec la nouvelle donne, le Trésor public veut mettre davantage d’ordre dans ces dépenses qui ne profitent pas aux plus pauvres, mais enrichissent davantage les nantis.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 14/12/2016 à 14h48, mis à jour le 14/12/2016 à 15h01