Algérie: le ministre de l'Industrie et des mines accuse Total de négliger les intérêts du pays

DR

Le 17/01/2017 à 19h34, mis à jour le 17/01/2017 à 21h16

Revue de presseBouchouareb, le ministre de l'Industrie, ne supporte pas que les installations de Total dans l'ouest du pays prennent du retard. Il accuse ouvertement la multinationale française de ralentir sciemment les opérations afin de continuer à exporter ses produits des Emirats arabes vers l'Algérie.

Kiosque le360afrique. Dans un contexte de crise où l'Algérie cherche à économiser le moindre dollar, tout écart dans les programmes d'investissement des entreprises privés a tendance à faire sortir les autorités de leurs gonds. "Abdeslam Bouchouareb se fend d'une déclaration de guerre contre la société française Total dont le lancement de l'usine des huiles à Betioua (Oran) accuse du retard", écrit Le Matin d'Algérie. 

Selon ce quotidien," l'insubmersible ministre" n'a rien voulu entendre des explications qu'on lui founissait sur ce retard. Est-ce lié à l'importance du projet ou s'agit-il d'un accès de colère concernant les centaines de millions de dollars d'importations de produits pétroliers alors que l'Algérie en est productrice. Il faut dire que les dirigeants ont les nerfs à vif, à cause de la fonte des réserves de change. Du coup, pour Bouchouareb, il faut que cette usine qui s'étend sur 3,5 ha et ne nécessitant que 20 millions d'euros d'investissement soit livrée le plus rapidement possible. 

En tout cas pour Al Akhbar qui donne l'information, "Total veut retarder au maximum l'ouverture de cette usine parce qu'elle a un plus grand bénéfice dans l'exportation des huiles pour voitures vers l'Algérie". Il faut dire que les produits de Total viennent actuellement des Emirats arabes unis pays avec lequel l'Algérie a un accord commercial allégeant sensiblement les droit de douane . 

Toujours selon le journal, il existe des "divergences au sein du gouvernement sur le traitement avec Total sachant que Sonatrach a signé en décembre dernier avec la compagnie française un important contrat sur une usine pétrochimique". Et d'ajouter: "il pourrait y avoir là, une occasion de règlement de comptes que les citoyens ne sont pas censés connaître". En attendant, l'Algérie qui avait négligé ses investissements dans le raffinage continue d'importer à prix d'or ses hydrocarbures. 

L'ire du ministre ne s'arrête pas à Total, puisque Ali Haddad en a également pris pour son grade. "Le ministre a aussi critiqué le retard accusé dans la construction du complexe de tubes dont le patron n'est que le président du Forum des Chefs d'Entreprises (FCE), le patronat". Il faut dire que les relations entre les deux hommes sont loin d'être au beau fixe. On se souvient encore de l'échec du Forum africain et que leur querelle y a joué un grand rôle. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 17/01/2017 à 19h34, mis à jour le 17/01/2017 à 21h16