Algérie: une hausse de 50% du prix du pain

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Le 03/12/2017 à 12h17, mis à jour le 04/12/2017 à 11h09

Certains artisans boulangers ont augmenté le prix de la baguette de 50%. Ils expliquent cette hausse par la situation difficile que traverse leur corporation. Souhaitant éviter des conséquences fâcheuses de cette majoration inédite, le gouvernement a décidé d'agir.

En Algérie, certains artisans boulangers, minés par une crise aiguë et multiforme, ont procédé à une forte hausse unilatérale du prix de la baguette. Celle-ci est passée, dans certains endroits, de 10 à 15 dinars, ce qui représente une augmentation de 50%.

La fédération des boulangers explique faire face aux hausses des tarifs de l’électricité et du gaz, doublées de l'augmentation des impôts, des charges de sécurité sociale et du prix des matières premières.

Face à ces charges croissantes, les membres de la corporation ont sollicité une hausse des prix de la baguette afin de maintenir leur marge bénéficiaire, nécessaire à la survie du secteur. Toutefois, le gouvernement est resté sourd à leurs revendications.

Cette situation a conduit de nombreux artisans boulangers à mettre la clé sous la porte. Ainsi, au niveau de la wilaya d’Alger, le nombre de boulangeries est-il passé de 1.400 à seulement 630 seulement. 

Pour les boulangers d’Algérie, dans le contexte actuel, la révision de la marge bénéficiaire est vitale pour la survie du secteur. Seulement, le gouvernement, certes conscient des conséquences néfastes d’une crise du pain, n’a pas pour le moment de formule pour résoudre l’équation. Il doit tout de même trouver une solution. En effet, une si forte hausse, une fois généralisée, entrainera nécessairement une réaction des citoyens, le pain étant un aliment de base.

Pour éviter que la situation ne s’envenime, le ministre du Commerce algérien, Mohamed Benmeradi, a indiqué hier: «Un dossier relatif au prix du pain est actuellement à l’étude au niveau du gouvernement, afin de trouver une solution pour éviter de recourir à une augmentation du prix».

Le gouvernement dispose de marges pour atténuer la colère des boulangers. Il peut agir sur plusieurs leviers: augmenter les subventions par exemple ou réduire les impôts et taxes dont se plaint la corporation. La réponse devra en tout cas être rapide, car le pain n’est pas un aliment ordinaire et les révoltes du pain laissent toujours des séquelles.

Par Karim Zeidane
Le 03/12/2017 à 12h17, mis à jour le 04/12/2017 à 11h09