La chute du cours du baril de pétrole, avec un creux en mars dernier autour des 20 dollars, va impacter très négativement les recettes d’exportation de l’Algérie, dont 95% dépendent des hydrocarbures. Une situation inquiétante qui va certainement aggraver la crise financière que traverse l’Algérie depuis 2014.
D’après les nouvelles prévisions du ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar, l’Algérie verra ses recettes pétrolières passer de 33 milliards de dollars en 2019 à 23 milliards de dollars en 2020, soit une perte de 10 milliards de dollars, selon Reuters. A titre de comparaison, en 2014, les recettes pétrolières et gazières avaient atteint un pic de 60,3 milliards de dollars.
Si la chute des cours du baril de pétrole explique en grande partie cette perte, il faut également souligner que l’Algérie souffre aussi de l’épuisement de ses puits pétroliers et des pertes de marché au niveau du gaz, notamment chez un de ses principaux clients européens l’Espagne. L’Algérie est supplantée sur ce marché par les Etats-Unis.
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Avec ces pertes, le déficit commercial algérien devrait s’aggraver, sachant que le pays n’exporte que des hydrocarbures. Et partant, afin d’éviter que le déficit de la balance commercial ne se creuse davantage, les autorités algériennes ont décidé de réduire fortement la facture des importations et des services.
Seulement, les importations étant constituées de produits de consommation incompressibles et de biens d’équipement, il sera difficile d'alléger la facture. Au niveau des services, les mesures préconisées pour réduire la facture, notamment au niveau du transport maritime et des contrats de maintenance et d’études, sont difficiles à mettre en place à cause notamment du déficit au niveau des moyens de transport maritime des marchandises et de l’absence de technicités des cabinets d’expertise dans certains domaines. En clair, il sera quasi impossible de réduire la facture des importations à hauteur de la perte qui sera enregistrée au niveau des recettes pétrolières.
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Du coup, l’aggravation du déficit commercial va impacter négativement la balance des opérations courantes. Ainsi, selon les projections, le solde de la balance des paiements devrait afficher un déficit de 19 milliards de dollars, contre 8,5 milliards prévus par la loi de finances. En conséquence, les réserves en devises du pays vont lourdement chuter et devraient se situer largement sous la barre des 30 milliards de dollars, contre 194 milliards de dollars à fin 2014.
Du coup, tout porte à croire que le spectre d’un épuisement des réserves en devises dès 2021 est à prendre au sérieux, surtout si le cours du baril de pétrole ne se redresse pas vigoureusement d’ici la fin de l’année en cours. Ce qui est très peu probable selon les analystes.