Algérie: le ministre des Transports poursuivi en France pour escroquerie

Lazhar Hani, ministre algérien des Transports. . DR

Le 28/10/2020 à 16h35, mis à jour le 28/10/2020 à 16h46

Le ministre algérien des Transports est accusé d'escroquerie et de malversation par l'affréteur français CMA-CGM qu'il aurait grugé alors qu'ils étaient associés.

Lazhar Hani, le ministre algérien des Transports fait l'objet de poursuites de la part de la Compagnie maritime d'affrètement - Compagnie générale maritime (plus connue sous son acronyme, CMA-CGM), en France, pour une affaire de détournement qui remonte à 2013.

Avant de devenir ministre, en effet, Hani a fait l'essentiel de sa carrière dans le transport maritime, en Algérie. Directeur du port d'Alger en 1985, il est nommé à la Compagnie algérienne de navigation (CNAM) à partir de 1990 et engage celle-ci dans un partenariat avec la compagnie maritime française CMA-CMG.

Né à Khenchela, comme l’actuel Premier ministre algérien Abdelaziz Djerrad, l’actuel ministre des Transports, Lazhar Hani, affairiste à souhait, va donc signer un partenariat avec la CMA-CGM, avant de s'associer avec "l’affréteur français pour établir une filiale en Algérie, CMA-CGM Algérie, dont il est le patron et actionnaire à 20% pendant près de 13 années", souligne le site d'information Algérie Part.

Sauf qu'en tant que patron de la filiale, il fait louer à CMA-CGM Algérie un terrain dont il deviendra par la suite le propriétaire. De même, Hani confiera de juteux contrats de sous-traitance à des entreprises dirigées par sa femme, Zoulikha Hani. Inacceptable pour l'affréteur français qui y voit un détournement de fonds et un abus de biens sociaux. Le divorce entre les deux partenaires ne se fera pas à l'amiable, puisqu'une plainte sera déposée contre celui qui deviendra quelques années plus tard le ministre des Transports.

"Le tribunal de commerce de Paris avait ordonné la saisie hypothécaire de plusieurs biens immobiliers appartenant à Lazhar Hani en juillet 2013… dans la capitale française!", souligne toujours Algérie Part.

La justice française aurait récemment adressé une convocation au ministre algérien pour des faits d'escroqueries et de malversations, selon la même source.

Par Djamel Boutebour
Le 28/10/2020 à 16h35, mis à jour le 28/10/2020 à 16h46