Alors que le pays fait face à la plus sévère crise économique et financière de son histoire, certaines denrées alimentaires de première nécessité viennent à manquer. Dans le lot des produits en pénurie, figurent notamment les poissons et fruits de mer, particulièrement la sardine dont le prix a atteint 1200 dinars, soit l'équivalent de 9,08 dollars au cours de change officiel. La sardine n'est pas le seul poisson concerné, puisque le merlan coûte 1500 dinars le kilo et les fruits de mer, notamment la crevette, jusqu'à 2700 dinars le kilo, souligne un média en ligne algérien.
Lire aussi : Algérie: le kilo de sardine à 5 dollars, vers plus de précarité et de pénuries
Ce niveau de prix qui permet d'acheter un kilo d'agneau est jugé exorbitant si l'on sait que la sardine a coûté dans le passé à peine 100 dinars, explique le site d'information Jeune Indépendant qui traite notamment le cas d'Annaba. C'est dire que la sardine n'est plus ce "poisson des bourses modestes" qu'il était. Pis, les ménages aux faibles revenus n'ont plus accès au poisson, quelle que soit l'espèce, et encore moins aux fruits de mer.
"Plusieurs restaurateurs, qui se sont spécialisés dans la préparation de la sardine, ont tout bonnement supprimé ce produit de leur menu car devenu trop coûteux", informe le média en ligne.
Auprès des armateurs et des pêcheurs interrogés par le Jeune Indépendant, on pointe un doigt accusateur vers le gouvernement algérien.
"La pêche se fait donc, aujourd’hui encore, avec de simples embarcations ou de vieux chalutiers datant de la période coloniale", écrit la même source. Et d'ajouter: "Plusieurs armateurs et marins pêcheurs ont déclaré: "Nous demandons à l’Etat d’ouvrir une enquête"".
Lire aussi : Algérie: une grave pénurie de médicaments vitaux
En réalité, les autorités algériennes n'ont pas besoin d'enquête pour connaître la cause réelle de cette pénurie. En effet, comme pour les médicaments, ainsi que le lait et certains fruits et légumes, la pénurie s'est installée parce que le pays a de moins en moins de devises pour importer.
L'explication rationnelle de cette hausse est en partie donnée par un professionnel interrogé par le site qui affirme que "La richesse halieutique, après avoir été estimée à 320.000 tonnes par an en Algérie, a régressé pour atteindre les 72.000 tonnes, ce qui a obligé le gouvernement à importer 400.000 tonnes de poisson de l’étranger". Or, aujourd'hui, il n'es plus possible de se permettre une sortie de devises à cause de la chute des réserves de change qui sont passées de près de 200 milliards de dollars en 2014 à moins de 30 milliards de dollars actuellement.