«Après 30 ans d'existence, le quotidien Liberté s'éteint», a écrit en Une le journal qui porte la devise «Le droit de savoir et le devoir d'informer».
Une assemblée générale extraordinaire des actionnaires a acté mercredi cette dissolution, a précisé le quotidien.
«Liberté est effacé du revers de la main de la place publique. Dramatique. Car, dans quelques jours seulement, les vendeurs de journaux, les lecteurs, les annonceurs, mais aussi les institutions de la République seront orphelins d’un journal qui s'est imposé comme une référence à tous points de vue», a regretté le quotidien dans un éditorial.
Des intellectuels et des personnalités algériennes avaient signé une pétition pour que le propriétaire revienne sur sa décision. En vain.
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Un appel du collectif de la rédaction de Liberté à Rebrab, patron de Cevital, plus grand groupe privé algérien, n'a pas davantage trouvé d'écho.
Le collectif du journal a écrit dimanche qu'il ne saisissait pas «les véritables raisons» qui ont poussé à la fermeture du journal, précisant que «la société éditrice dispose encore de ressources financières suffisantes pour lui permettre de continuer à exister».
Issad Rebrab est le deuxième homme le plus riche du monde arabe, selon le magazine Forbes qui estime sa fortune à 3,8 milliards de dollars (3,5 milliards d'euros).
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Après avoir connu l'euphorie lors de l'ouverture du paysage médiatique au secteur privé à la fin des années 1980, l'Algérie a vu disparaître ces vingt dernières années des titres comme Le Matin, La Tribune ou l'hebdomadaire la Nation, faute de revenus publicitaires et en raison d'une chute de leurs ventes.
La fermeture de Liberté survient dans un climat difficile pour la presse algérienne, avec une dizaine de journalistes poursuivis ou condamnés, notamment pour diffamation d'hommes politiques ou en raison de publications sur les réseaux sociaux.
«C'est une voie et une voix de l'expression plurielle qui s'éteint dans un pays sur la pente de la non-pensée unique», a écrit dans une tribune publiée jeudi par Liberté le célèbre écrivain algérien Kamel Daoud, estimant que la fermeture du journal était «la victoire du silence sur la parole et de la violence sur le débat. La victoire du repli, du déni, du rejet».