Algérie: incapable de sécuriser ses frontières, selon Jane's information Group

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Le 16/03/2018 à 16h18, mis à jour le 16/03/2018 à 16h20

Le cabinet britannique spécialisé en renseignement et intelligence estime dans un rapport que malgré une fortune dépensée en hommes, murs et barbelés pour sécuriser les frontières, ces dernières demeurent des passoires.

Malgré des centaines de kilomètres de murs et de barbelés, et nonobstant le déploiement de milliers de soldats, l'Algérie ne pourra jamais sécuriser ses frontières contre les djihadistes. Telle est la conclusion sans appel, à laquelle est arrivée le cabinet britannique spécialisé dans les renseignements, Jane's Information Group. 

Ce dernier relève dans un rapport publié en début de semaine que "L’Algérie a déployé des milliers de troupes additionnelles sur les frontières avec la Tunisie et la Libye avec pour objectif de prévenir des incursions djihadistes. Compte tenu des distances à couvrir, cela demeure insuffisant pour prévenir toutes les infiltrations". Jane's Information Group estime qu'il est impossible de se prémunir contre des attaques, y compris dans les zones sensibles du pays comme les complexes énergétiques, à cause de la porosité des frontières avec la Libye, la Tunisie et le Mali. Les groupes djihadistes gardent leur capacité de pénétrer en profondeur en terre algérienne, estiment les auteurs du rapport. 

Depuis 2013, après l'attaque sanglante du compléxe gazier d'In Amenas, l'Algérie fait tout pour bloquer les djihadistes ou les bouter hors de son territoire sans véritable succès. En effet, ni les barrières physiques ni les milliers d'hommes déployés n'ont pu empêcher que du matériel militaire soit introduit dans le territoire algérien, estime le rapport. La saisie à Illizi et Tamarasset de lance-grenades russes, tels les RPG ou des missiles sol-air, tels les Manpad, en est une illustration. 

Même si la plupart de ces armes sont destinées aux djihadistes et autres groupes armés en Libye, en Tunisie ou au Mali, ces saisies témoignent de la porosité des frontières. Si les armes transitent bien par l'Algérie, rien n'empêche qu'elles y soient utilisées, après tout. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 16/03/2018 à 16h18, mis à jour le 16/03/2018 à 16h20