Véritable champion de la langue de bois, le ministre algérien des Affaires étrangères tourne autour du pot concernant la plupart des questions qui lui sont directement adressées, notamment quand cela touche au Président Bouteflika ou aux relations avec le Maroc.
D'entrée, le journaliste lui demande: "cette semaine, on a assisté à la première apparition de Abdelaziz Bouteflika en 18 mois. Le FLN a appelé à un cinquième mandat. Etes-vous favorable à un cinquième mandat du président algérien?" Bien qu'il sache qu'en venant s'asseoir sur le plateau de France 24 il n'allait pas échapper à pareille question, Messahel esquive et tente de fuir avec une réponse qui n'a rien à voir avec le fond de la question.
"Le président vaque à ses obligations le plus normalement du monde. Il reçoit beaucoup d’hôtes. Comme vous l’avez vu, le Président s’était rendu à Alger où il a inauguré la mosquée Kechaoua qui a fait l’objet d’une réhabilitation durant ces 4 à 5 dernières années", explique-t-il habilement, en évitant de donner son avis sur ce fameux cinquième mandat.
Quand son interlocuteur le relance, il ne manque pas d'être un brin agressif. "Beaucoup pensent qu'avec son état physique, il n'est pas en mesure de...", lui dit son intervieweur. Il le coupe net: "Quand vous dites beaucoup, vous pensez à qui? C'est au peuple algérien de décider".
Sur la question du Sahara marocain, c'est la même rengaine. Il tourne autour du pot et évite soigneusement de reconnaître que l'Algérie est une partie prenante au conflit. Il soutient qu'au "moment de la guerre d'Algérie, nous avons été soutenus par nos frères marocains et tunisiens, mais à aucun moment il n'a été question que ce sont les Marocains et les Tunisiens qui devaient négocier avec la France".
Enfin, quand le journaliste de France 24 lui demande s'il a peur du recours aux armes par le Maroc, Messahel garde un long silence comme pour dire qu'il donnait sa langue aux chats.