Algérie: un niet «définitif» au retour des harkis

Djamel ould Abbès, Secrétaire général du FLN.

Djamel ould Abbès, Secrétaire général du FLN.. DR

Le 20/08/2018 à 14h36, mis à jour le 21/08/2018 à 10h42

Djamel ould Abbès, Secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), parti au pouvoir en Algérie, est revenu sur la sempiternelle problématique du retour des harkis en Algérie. Pour lui, «leur dossier est définitivement plié».

Le dossier des harkis -supplétifs algériens de l'armée française qui ont combattu du côté français pendant la guerre d'indépendance- continue à empoisonner les relations entre la France et l’Algérie, et cela risque encore d’être le cas pour longtemps, si on se réfère à la dernière sortie du Secrétaire général du FLN, Djamel ould Abbès à Béjaïa. Les harkis demandent leur retour dans leur pays natal.

Une chose est sûre, ce ne sera pas avec l’équipe dirigeante actuelle en Algérie que le dossier des harkis va connaître une évolution favorable, comme l’avait souhaité le président Macron lors de sa visite en décembre 2017 en Algérie en faisant allusion à la nécessité de traiter les questions de la mémoire.

En effet, lors de sa dernière sortie du dimanche 19 août, Djamel ould Abbès a été on ne peut plus clair sur la polémique relative aux harkis et à leur possible retour en Algérie. Et la réponse du Secrétaire général du FLN est sans ambages. «Les harkis ont choisi la France. Leur dossier est définitivement plié. Il n’y aura pas de retour en arrière», a-t-il martelé. Pour lui, «les harkis vivent en France en tant que tels et l’Algérie n’a nullement besoin d’eux».

Cette sortie intervient après celle de Tayeb Zitouni, ministre des Moudjahiddine, soulignant que l’Algérie «ne cèdera rien aux harkis». Une réponse claire à la proposition du président français visant à ce qu'Alger applanisse sa position sur ce dossier épineux.

Elle intervient aussi au moment où en France, un rapport remis le 10 juillet dernier au gouvernement par un groupe de travail sur les harkis avait émis des propositions visant à préserver la mémoire des harkis et à accorder des réparations adaptées pour les souffrances endurées.

Il faut dire que la question des Harkis fait partie des sujets tabous en Algérie, plus encore que celui des «pieds noirs». Pour ces derniers, le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia avait demandé aux opérateurs algériens de s’appuyer sur cette communauté d’hommes d’affaires des pieds noirs pour conquérir l’Afrique. Ce qui lui avait valu des récriminations du Secrétaire général du FLN.

Par Karim Zeidane
Le 20/08/2018 à 14h36, mis à jour le 21/08/2018 à 10h42