La rentrée politique et sociale s’annonce chaude en Algérie, surtout qu’elle intervient à la veille d'élections cruciales pour l’avenir du pays, même si aucun changement démocratique n’est attendu à la tête du sommet de l’Etat algérien.
N’empêche, le choléra, la prochaine présidentielle dont les dirigeants ont déjà entamé la campagne, les limogeages de généraux occupant les hautes fonctions dans les sphères de la sécurité et de la défense du pays, les tensions sociales nées de la hausse du chômage et de la paupérisation de la population à cause des pertes de pouvoir d’achat consécutives à l’inflation, les insatisfactions des grévistes des secteurs vitaux de la santé et de l’éducation, sont autant de signes que la rentrée politique s’annonce chaude.
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C’est dans cette optique que s’inscrit la sortie de Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti travailliste (PT) qui s’est indignée de la situation désastreuse que traverse l’Algérie et qui est le résultat d’un système politique mafieux où l’affaire des 701 kg de cocaïne saisis au port d’Oran, le 29 mai dernier, «a fait tomber les masques et révèle une mafiotisation des institutions de l’Etat déjà gangrenées par la corruption généralisée. Pis, une escobarisation du système», a dit Louisa selon des propos rapportés par Al Watan.
C’est à un véritable réquisitoire contre les dirigeants algériens que s'st livrée la gauchiste algérienne en dressant une évaluation sombre de la situation politique, économique et sociale du pays.
A cause de ce système «escobarisé» (allusion à Pablo Escobar, célèbre trafiquant de drogue colombien), tous les indicateurs sont au rouge: crise économique, montée du chômage, détresse sociale, choléra, etc. Pour elle, la situation est telle que «n’importe quelle étincelle peut mettre le feu partout». Elle dénonce la paupérisation à cause notamment des politiques d’austérité mises en place par les autorités pour faire face à la crise et qui ne font qu’aggraver la situation des masses laborieuses.
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Ainsi, a-t-elle souligné, «le pouvoir d’achat a chuté de 60% depuis 2014 à cause des lois de finances antisociales et antinationales». Ainsi, explique-t-elle, alors qu’un médecin du public touche 50.000 dinars algériens, il faut à une famille moyenne un salaire compris entre 73.000 et 80.000 dinars, pour s’en sortir.
Et c’est cette même politique d’austérité qui explique en partie le choléra qui touche l’Algérie. «L’épidémie de choléra était inéluctable dès lors que plus de 1000 communes vivent une situation d’asphyxie suite à la baisse de leurs budgets depuis 2015», ajoutant que «le coût des factures incite les citoyens à avoir recours à l’eau gratuite de source».
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Réagissant à la dernière sortie du président Bouteflika appelant à un front populaire contre la corruption, la secrétaire générale du Parti travailliste, réplique en soulignant que «lutter contre la corruption n’est pas l’affaire des citoyens, mais c’est la responsabilité de l’Etat de combattre ce fléau mortifère».
Face à la situation qui prévaut actuellement et le risque qu’elle fait peser sur l’Algérie, Louisa Hanoune estime que le système politique actuel, incapable de se transformer, doit disparaître pour sauver le pays. A la place, elle appelle à l’élection d’une assemblée constituante, seule à même, à ses yeux, de sortir le pays du risque qui le guette.