Après avoir rapatrié précipitamment le président Bouteflika de son séjour hospitalier de Suisse, l'entourage de Bouteflika s'est empressé de lui faire prendre une décision pour maintenir l'illusion qu'il est bien aux commandes du pays. Le Wali de Blida a été limogé lundi 3 août. Il est ainsi la double victime, d'une part, de son comportement alarmant devant des malades du choléra et, d'autre part, du besoin du clan Bouteflika de justifier son maintien à la tête de l'Algérie.
En visitant l'hôpital de Boufarik, dimanche 26 août, Moustapha Layadhi, n'avait pas pu cacher sa peur d'être lui-même contaminé par les malades. Devant les caméras de télévisions et les journalistes, il s'était opposé à l'ouverture d'une porte derrière laquelle se trouvaient des malades. "Non, non n'ouvrez pas cette porte", avait-il lancé, paniqué, à un membre du personnel de l'hôpital qui s'apprêtait à lui en donner l'accès.
Lire aussi : Algérie. Choléra: la France a pris des mesures spéciales
L'opinion publique algérienne s'était alors rendu compte, à travers sa peur, que l'épidémie était peut-être plus grave que ne voulait le laisser croire la propagande mise en place. Evidemment, à Alger, on était trop préoccupé par l'état de santé de Bouteflika pour réagir immédiatement. Ce n'était que partie remise, puisque dès le retour du président Bouteflika de sa brève hospitalisation, le cas de Layadhi est le premier qui a été traité.
Il convient de signaler que Moustapha Layadhi est un habitué des bourdes similaires. En 2015, alors qu'il était wali de Médéa, il n'avait pas hésité à insulter un honnête citoyen qui reprochait aux autorités de ne pas être très proches du peuple. "Cela fait 14 ans qu'on n'a reçu aucune visite de l'administration", avait dit sa victime d'alors. Ce à quoi Layadhi lui a répondu: "vous êtes un menteur".