Algérie: la décapitation de l’armée se poursuit

DR

Le 17/09/2018 à 13h27, mis à jour le 18/09/2018 à 08h51

La purge dans l’armée algérienne continue. C’est une grosse tête qui vient de tomber en la personne du commandant des Forces terrestres de l’Armée nationale populaire (ANP). Les limogeages touchent désormais le ministère de la Défense.

Le président Bouteflika poursuit sa série de limogeage qui touche tous les corps de l’armée et de la sécurité algérienne, y compris désormais des Forces terrestres. Ainsi, Abdelaziz Bouteflika a limogé ce lundi le général-major Ahcène Tafer, commandant des Forces terrestres de l’ANP. Il a été remplacé par le général-major Saïd Chengriba qui occupait jusqu’à présent le commandement de la 3e Région militaire. Le poste du commandant de la 3e Région militaire échoit au général-major Mustapha Smaïli. De même, le commandant des Forces aériennes, Abdelkader Lounès, a lui aussi été limogé de ses fonctions.

Un autre limogeage qui devrait inquiéter le Vice-ministre de la Défense, Gaïd Salah, est celui du général-major Mohamed Zinakhri, Secrétaire général du ministère de la Défense. Il a été remplacé par le général-major Abdelhamid Gheris. Désormais, le puissant Vice-ministre de la Défense et troisième homme fort de l’Algérie, est cerné de toute part par de nouvelles têtes. Il est fortement affaibli par cette purge au sein de l’armée algérienne, une première d’une telle ampleur dans le monde.

Autre limogeage retentissant, le Général Remil, Directeur de la caisse nationale militaire de la sécurité sociale, a été démis de ses fonctions. 

Avec ces derniers limogeages, qui sont loin d'être les dernières si l'on en croit des médias algériens bien informés, ce sont ainsi plus d'une quinzaine de généraux-majors et généraux qui ont été limogés par le président Bouteflika, en l’espace de moins de 3 mois.

Pour rappel, ces limogeages ont touché le chef de la Direction générale de la sureté nationale (DGSN), le chef de la gendarmerie algérienne, le chef d’état-major de force aérienne et chef de la défense aérienne, le chef de la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA), le contrôleur général de l’armée, le chef d’état-major des forces aériennes, le chef de la défense aérienne, etc.

Pour beaucoup d’observateurs, l’entourage du président prépare ainsi le 5e mandat de Bouteflika et, surtout, assure une relève clanique grâce aux nominations d'hommes de confiance dans les postes-clés de l’armée et de la sécurité. 

Par Karim Zeidane
Le 17/09/2018 à 13h27, mis à jour le 18/09/2018 à 08h51