A mesure que les élections de 2019 approchent, le régime algérien panique et fait montre de fébrilité. Gare à ceux ne soutiennent le cinquième mandat du président Bouteflika que du bout des lèvres ou qui, d’une manière ou d’une autre, gênent la marche vers la réélection de l’inamovible président.
C’est ainsi qu'après la purge qui a décapité l’armée de tous ses chefs et l’interdiction de cinq d'entre eux de sortir du territoire, c’est au tour de l’ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune, limogé en août 2017 par le président Bouteflika, de se voir signifier une interdiction de sortie du territoire algérien. Selon la presse algérienne, cette décision a été rendue dimanche par la Cour de justice d’Alger.
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Aucun motif n’a été avancé pour justifier cette décision. Il n’en demeure pas moins qu’elle intervient après celle qui a frappé cinq très hauts gradés de l’armée algérienne démis de leurs fonctions par le président Bouteflika -Habib Chentouf (commandant de la 1ère Région militaire), Menad Nouba (commandant de la gendarmerie nationale), Saïd Bey (commandant de la 2e Région militaire), Abderezzak Cherif (commandant de la 4e Région militaire) et Boudjemaâ Boudoaour (Directeur des finances au sein du ministère de la Défense nationale).
Ce retrait du passeport de Tebboune intervient après la sortie du territoire algérien du général-major Said Bey, qui s’est rendu le 11 septembre dernier en France en compagnie de sa famille alors qu’il était interdit de sortie du territoire. D’où la colère des autorités algériennes qui ont immédiatement limogé le chef de la Police de l’air et des frontières (PAF) de l’aéroport d’Alger et le durcissement de la mesure d’interdiction de sortie du territoire par le retrait des passeports des personnes ciblées par cette mesure.
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Rappelons à ce propos que le fils de l’ancien Premier ministre Tebboune est cité dans le cadre de l’affaire des 701 kg de cocaïne saisis au port d’Oran. Le fils de Tebboune est soupçonné d’avoir eu des relations suspectes avec le principal accusé de cette affaire, Kamal Chikhi.
Enfin, selon des médias algériens, plusieurs dirigeants politiques et militaires risquent de faire l’objet d’ordonnances judiciaires pour suspendre leurs déplacements à l’étranger.
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Les premiers gradés qui ont été frappés par cette mesure sont les généraux-majors Benziane Mokdad, ex-responsable des Ressources humaine au ministère de la défense nationale, et Abdelghani Hamel, ancien puissant chef de la DGSN algérienne.