Algérie: Ahmed Ouyahia prend parti sur la crise de l’APN

Ahmed Ouyahia, Premier ministre d'Algérie.

Ahmed Ouyahia, Premier ministre d'Algérie.. DR

Le 06/10/2018 à 13h18, mis à jour le 06/10/2018 à 13h20

Le Premier ministre algérien était très attendu sur la crise que traverse l’Assemblée populaire nationale (APN). S’il affirme qu’il n’y aura pas de dissolution ni de report de l’élection présidentielle, il confirme par la même occasion la décision de l’exécutif quant au sort du président de l'APN.

Ce qui était un secret de polichinelle se révèle peu à peu. L’avenir du président de l’Assemblée populaire nationale (APN) algérien s’écrit désormais en pointillés.

Après le Secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), c’est au tour du patron du second parti de la mouvance présidentielle, le Rassemblement national démocratique (RND), le Premier ministre Ahmed Ouyahia, d'apporter son point de vue sur la crise.

Très attendu sur la question à laquelle il a jusqu’à présent gardé un mutisme total, il a d’’emblée affirmé qu’«il n’y aura pas de dissolution de l’APN et c’est mon message à ceux qui veulent faire peur aux députés». Il assure aussi que la présidentielle algérienne se tiendra bien au mois d’avril 2019. Autrement dit, il n’y aura pas de report, contrairement à ce qui semble se tramer actuellement, selon de nombreux observateurs.

Toutefois, au-delà de ces deux assurances, il ressort clairement de la déclaration d’Ahmed Ouyahia que c’est l’exécutif algérien qui souhaite le départ de Said Bouhadja. La crise actuelle est pour lui «un problème interne qui trouvera son règlement dans le cadre interne. Ceux qui ont choisi Bouhadja comme président de l’APN, ce sont eux qui réclament aujourd’hui son départ».

Partant, tout en excluant l’intervention de Bouteflika dans ce conflit, Ouyahia indexe Bouhadja en l’invitant «à préserver son image de Moujahid et d’ancien Mouhafedh». Et pour mieux se faire comprendre, Ouyahia appelle le président du parlement à faire prévaloir la raison, le bon sens et l’intérêt général». Bref, le Premier ministre se joint à Ould Abbes en demandant au président élu du parlement de démissionner de son poste. La séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif prend là un sérieux coup.

Mais le président de l’Assemblée, dont le mandat à la tête de la chambre haute du parlement court jusqu’en 2022, ne compte pas lâcher prise. Et lui seul peut sortir le parlement algérien de cette crise aiguë.

Par Karim Zeidane
Le 06/10/2018 à 13h18, mis à jour le 06/10/2018 à 13h20