Algérie: l'opposition dénonce unanimement une forfaiture de Bouteflika

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Le 12/02/2019 à 16h09, mis à jour le 12/02/2019 à 16h11

L'opposition a unanimement dénoncé la candidature de Bouteflika à un cinquième mandat, estimant qu'il s'agit d'une manière de perpétuer un système en vigueur depuis l'indépendance.

Classe politique, d'une part, peuple algérien de l'autre, tous sont divisés par la candidature de Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat. 

D'abord chez les politiques, que ce soit dans l'opposition ou auprès des partisans de la continuité, ils ont réservé un accueil différent à la confirmartion de l'intention de Bouteflika de briguer un cinquième mandat. 

Soufiane Djalili de Jil Jadid (Nouvelle Génération) estime qu'il s'agit "d'une décision extrêment grave". Selon lui, tout espoir pour un "changement pacifique à la tête du pays" est perdu. 

"Le pouvoir qui fait l’affront aux Algériens de leur imposer un homme "presque vivant’ ne permettra aucune compétition électorale. L’Algérie vient de rentrer dans une phase qui annonce des troubles, des confrontations et des dérives sécuritaires à la hauteur de la folie du régime", a-t-il regretté dans les colones du quotidien El Watan.

L'auteur de cet article n'est pas plus tendre, puisqu'il y va de son commentaire en expliquant que, selon Djilali, "Bouteflika, sa famille, Gaïd Salah, Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal, Sidi Saïd et tous les autres, bien trop nombreux, dont la cupidité n’a d’égal que leur larbinisme, auront commis, encore une fois, une forfaiture dont les conséquences seront dramatiques". 

Pour le leader de Jil Jadid, l'histoire jugera tous ceux qui s'accaparent du pouvoir. "Les Algériens maudiront ces hommes, pendant plusieurs générations, pour leur malfaisance et pour la trahison qu’ils ont commis à l’égard de la nation". 

Pour sa part, le Front des forces socialistes (FFS) préfère appeler à un "boycott actif et massif de la mascarade électorale". Il demande également aux Algériens de se mobiliser pour l'instauration d'une "deuxième république", dénonçant au passage "l'alternance clanique" qui a toujours caractérisé le pouvoir. 

Ali Benflis du parti Talaie Houriyet, lui-même candidat déclaré, dénonce de son côté une décision irresponsable et qui n'est rien d'autre qu'un énième "coup de force", à l'image de la révision constitutionnelle de 2008, qui avait permis à Bouteflika de briguer un troisième mandat. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 12/02/2019 à 16h09, mis à jour le 12/02/2019 à 16h11