Algérie: Alger en état de siège, les imams appelés à la rescousse

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Le 22/02/2019 à 13h29, mis à jour le 22/02/2019 à 13h30

Alger est en état de siège après les appels à manifester contre le 5e mandat de Bouteflika. Un impressionnant dispositif de sécurité quadrille les lieux sensibles pour faire face à ce vendredi de colère. Face aux craintes de débordements, l’Etat a appelé les imams à l'aide. Ambiance.

C’est le vendredi de tous les dangers pour les dirigeants algériens après les multiples appels aux manifestations contre le 5e mandat du président Bouteflika, ce vendredi 22 février 2019.

En effet, des appels à des manifestations populaires ont été diffusés dans les réseaux sociaux et sont soutenus par des opposants au régime.

Dans plusieurs régions (Annaba, Boumerdes, Bouira, Tiaret, etc.), les populations sont déjà sorties pour manifester leur colère.

La plus importante manifestation s’est déroulée ce vendredi matin à Annaba où des milliers de manifestants se sont rassemblés dans le centre-ville avec des drapeaux algériens, des banderoles et des pancartes sur lesquels sont inscrits les chiffres 5 barrés, signe du rejet du cinquième mandat de Bouteflika.

Mais c’est à Alger que les craintes sont les plus vivaces et face à une situation explosive, les autorités algériennes ont pris les devants.

Alger rassemble aujourd’hui à une ville en état de siège. Tous les lieux sensibles de la capitale sont quadrillés en ce moment même par un impressionnant dispositif de sécurité, avec des fourgons de la police anti-émeute visibles au niveau des points symboliques de la capitale.

De même, les hélicoptères de l’armée survolent les quartiers sensibles, pour prévenir tout mouvement de foule.

Face aux craintes de manifestations monstres, incontrôlables juste après le dispersement de la prière du vendredi, les autorités algériennes ont appelé les imams à la rescousse.

Ainsi, la direction des Affaires religieuses et des Wakfs a demandé aux imams d’avertir les fidèles de ne pas suivre les appels aux manifestations lancées sur les réseaux sociaux.

Et pour faire peur à la population, le ministre des Affaires religieuse a demandé aux imams de rappeler dans leur prêche les situations dramatiques que le pays a traversées par le passé, et les conséquences du «Printemps arabe» dans certains pays de la région, dans le but de calmer des velléités de manifestations.

Suite à cet appel, la Coordination nationale des imams d’Algérie a appelé dans un communiqué à laisser les mosquées en dehors des luttes politiques partisanes.

«Nous appelons les fidèles à faire échec aux tentatives de certains aventuriers qui mettent en danger la sécurité et al sérénité du pays, et qui veulent utiliser les mosquées comme terrain d’affrontements et de tensions pouvant mener vers l’inconnu», souligne ce communiqué.

Outre ce vendredi, des manifestations sont aussi prévues pour le dimanche 24 février, pour exprimer l’opposition catégorique du peuple algérien à un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999.

Par Karim Zeidane
Le 22/02/2019 à 13h29, mis à jour le 22/02/2019 à 13h30